•Chapitre 38•

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Je ne suis pas certaine d'avoir un jour mis les pieds dans le grenier du château. Et je ne suis pas certaine non plus que quelqu'un d'autre y soit entré ces dix dernières années. Le temps semble s'y être arrêté. À tel point que lorsque François tente de lever le bouton de l'interrupteur afin que nous puissions y voir plus clair, celui-ci ne répond pas.

Nous voilà donc tous les trois, avançant à petites enjambées à travers les débris de la pièce, éclairés par la lumière de nos téléphones portables. L'air est lourd, chargé de poussière et d'un parfum de renfermé. Chaque pas que nous faisons soulève une fine couche de poussière qui danse dans les faisceaux de lumière.

« On devrait peut-être commencer à fouiller », propose mon oncle, sa voix tremblante trahissant son angoisse.

Je hoche doucement la tête avant d'éclairer une autre partie du grenier. Les ombres projetées par nos lampes donnent vie aux meubles et aux objets abandonnés, créant une atmosphère presque surnaturelle.

« Hum, qu'est-ce qu'on cherche exactement ? » demande Léopold en dirigeant son faisceau de lumière sur les quelques meubles recouverts de draps blancs. Ses yeux scrutent la pièce avec une intensité mêlée de confusion et d'espoir.

Le souffle rauque de mon oncle brise le silence assourdissant de la pièce.

« Aucune idée, reprend-il, n'importe quoi qui pourrait nous aider à y voir plus clair dans cette histoire. »

Les vieux meubles se révèlent à mesure que nous retirons les draps blancs qui les enveloppent. Des cadres poussiéreux, empilés au fond du grenier, me donnent la chair de poule. Des tableaux aux visages figés semblent nous observer, témoins muets des secrets du passé.

Je ne sais pas ce que je cherche, mais je veux absolument le trouver. La détermination brûle en moi, alimentée par la frustration de ces dernières semaines.

« Vous avez trouvé quelque chose d'intéressant ? » lance mon oncle pour la troisième fois, sa voix résonnant dans l'espace silencieux.

Je secoue doucement la tête et commence à perdre espoir. Les secrets de cette famille semblent trop bien cachés pour pouvoir les déterrer. Je m'agenouille près d'une vieille malle, ouvrant son couvercle grinçant pour révéler un amoncellement de lettres jaunies et de vieux vêtements. Rien qui ne puisse nous apporter des réponses.

Je lâche un soupir, déçue et apeurée de ne pas y arriver. Je me retourne ensuite pour continuer à fouiller les quelques cartons qui jonchent le sol lorsque Léopold vient m'aider. Il pose une main réconfortante sur mon épaule.

« On va y arriver », me chuchote-t-il doucement en effleurant mon dos avec sa main. Sa voix est douce, apaisante, comme une ancre dans cette mer de confusion.

Je relève doucement le regard vers lui et le gratifie d'un sourire. Sa présence me rassure, me donne la force de continuer.

Un hoquet provenant de l'autre côté du grenier nous sort de ce petit moment. Nous tournons la tête rapidement dans la direction de ce bruit, et mon cœur se brise. François est là, affalé sur ce qui semble être un vieux canapé recouvert d'un drap, la tête entre ses mains, ses hoquets de pleurs faisant vibrer son corps.

« François... » je lâche doucement en m'approchant de mon oncle, Léopold sur mes talons, traversant la pièce avec moi. Chaque pas que je fais vers lui est un effort, comme si le poids des secrets de la famille m'alourdissait.

Arrivés à sa hauteur, nous nous asseyons de part et d'autre du canapé. Je joins mes mains à celles de mon oncle, l'obligeant ainsi à relever les yeux vers moi. Ses yeux sont rougis par les larmes, son visage marqué par la douleur.

Noble cause.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant