•Chapitre 32•

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« Alors, le médecin te laisse sortir quand ? » je demande à Clémence, assise sur son lit d'hôpital avec elle.

Son état s'est vraiment amélioré ces derniers jours.

Son état physique, du moins.

Parce que mentalement, elle semble s'effondrer.

« D'ici trois jours si tout va bien, les médecins veulent surveiller mon état. »

Je hoche la tête, caressant machinalement l'une des peluches en forme d'ours qu'elle a reçue pour sa convalescence. La chambre est remplie de fleurs et de cartes de vœux, un témoignage de l'affection et du soutien de notre famille et de nos amis.

« Comment tu te sens ? » je lâche finalement, la voyant préoccupée.

Elle recrache de l'air.

« Je suis vivante, Louis aussi, on est déjà plutôt chanceux. Ça devrait suffire à me faire aller bien, non ? »

Je faiblis un sourire qui se veut rassurant. Elle prend sur elle pour ne pas craquer, c'est évident.

« J'ai vraiment eu peur pour toi, tu sais. J'ai vraiment eu peur de te perdre », je lui avoue en jouant toujours avec l'ourson entre mes mains.

Elle relève les yeux vers moi et affiche un sourire avant de me remercier et de poser sa tête sur mon épaule.

Elle souffle à nouveau, un soupir lourd de tristesse et de résignation. Je la laisse faire et ne bouge pas d'un centimètre, respectant son besoin de réconfort.

Puis elle se redresse un peu sur ce petit lit d'hôpital où nous sommes toutes les deux installées. Elle caresse son ventre, le geste empreint d'une douceur infinie et d'une immense tristesse.

« On voulait vous l'annoncer la semaine prochaine. Ça allait faire trois mois. »

Des larmes glissent le long de ses joues rosées. Je ne sais pas quoi dire pour la réconforter, alors je me contente de la prendre dans mes bras et de lui caresser l'épaule.

« Je suis tellement désolée, Clémence. Je n'imagine même pas à quel point ça doit être dur », je murmure, espérant que mes paroles apportent un peu de réconfort.

Elle s'accroche à moi, les sanglots secouant son corps frêle. Je sens sa douleur, sa détresse, et je voudrais pouvoir tout prendre sur moi pour la soulager. Mais je sais que je ne peux que la soutenir du mieux que je peux.

La porte de sa chambre s'ouvre ensuite dans un grincement, et nous reportons toutes les deux notre regard vers la silhouette qui se dessine devant nous.

Louis.

« Salut, je lance en me redressant pour lui laisser de la place près de Clémence.

- Salut Charlène, salut mon amour. »

Il s'approche de sa femme et lui embrasse le front. Son geste semble lui faire plaisir puisqu'un sourire se dessine doucement sur son visage.

Louis est maintenant sur pieds, son plâtre et quelques égratignures qui s'estompent au fil du temps restant sur sa peau, mais il va vraiment mieux.

Je les regarde s'enlacer tous les deux et décide qu'il est temps de prendre congé.

« Je vais y aller, dis-je doucement pour ne pas interrompre leur moment de tendresse.

- Oh, attends Charlène, m'interpelle Clémence. Je voulais te dire qu'on ne va pas revenir au château tout de suite. »

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas bien ce qu'elle m'annonce.

Noble cause.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant