Somebody like us |Terminé|

Chapitre 10

SEAN

Voilà à présent une semaine que la punition a commencé, et une semaine que je passe mon temps à observer Lorane. Je n'ai pas constaté grand-chose de nouveau, si ce n'est qu'elle passe trop de temps loin de moi, ce qui est en soit assez évident. Il faudrait qu'elle se retrouve seule avec moi, mais je ne sais pas comment faire la chose.

D'un pas las, je range le balai dans la remise au moment où ce connard de Jules se pointe. Il me toise un instant. Je le regarde en levant les sourcils, l'air de rien, mais cela ne semble pas lui plaire car il pointe un doigt accusateur sur mon torse. J'ai envie de lui tordre les doigts un à un, mais je ne le fais pas, uniquement par respect pour Lorane. Et aussi parce que je n'ai pas envie qu'elle me déteste encore plus que maintenant.

— Tu vas arrêter de faire chier Lorane, Sean, commence Jules en me lançant un regard noir.

— Je ne vois pas de quoi tu parles. Je ne fais chier personne. Par contre, toi, tu me sors par les yeux.

Jules s'approche un peu plus de moi. J'esquisse un sourire en le remarquant.

— Tu comptes m'embrasser ? dis-je pour me moquer de lui.

— Ne joue pas au plus malin avec moi, mec, ça ne marchera pas.

— Pourtant, on dirait bien que ça te met dans tous tes états. Allez, avoue-le, je sais que je te fais de l'effet.

Je n'arrête pas de le charrier, et honnêtement, ça me fait un bien fou. Jules, de son côté, ne semble pas trouver ça drôle. Dommage.

— Je te demande simplement d'arrêter ce petit jeu que tu as commencé avec Lorane.

— Ça sonne sexuel ton truc. J'aimerai bien.

Jules me lance un nouveau regard noir et prend le balai que j'avais rangé d'un air furieux.

— Tu comptes faire quoi avec ça ? Tu me menaces ? demandé-je.

— Je veux savoir pourquoi tu suis Lorane comme un petit chien ! Je te signale que ma copine n'a rien à cacher. Alors, tu vas cesser tout de suite ton petit jeu avec elle, sinon-

— Sinon, quoi ? Hein, Jules ? Tu vas me frapper avec ton balai ?

— Ne me tente pas trop...

Au moment où je commence à me détacher de lui, Lorane arrive dans le débarras, et remarque tout de suite que quelque chose ne va pas. Elle toise son crétin de copain, puis moi, et ouvre grands les yeux.

— Je peux savoir ce que vous faites là, tous les deux ? questionne-t-elle.

— Rien.

— On discutait, dis-je au même moment.

Lorane arque un sourcil puis me toise méchamment. Quoi, je n'ai fait que dire la vérité, pour une fois. Si Jemma était là, elle me défendrait. J'ai beau aimer Lorane de tout mon cœur, il arrive parfois que je trouve qu'elle fait des conclusions beaucoup trop hâtives.

— Vous discutiez ou vous ne faisiez rien ? Ce n'est pas la même chose ! élude-t-elle.

— On discutait, reprend alors la voix plus calme de Jules. J'ai demandé à Sean d'arrêter de te suivre partout. J'en ai marre de voir son ombre à chaque fois que je pisse, c'est insupportable !

— Tu penses à moi-même aux toilettes ? Quand tu es seul ? Curieux, m'amusé-je à lui répondre.

— Ta gueule, Sean, marmonne ce-dernier entre ses dents.

Lorane s'approche de son copain et lui prend le balai des mains. Ensuite, elle tourne son regard vers moi et fait une petite moue dubitative. Je lui coule un regard qui se veut gentil, mais au contraire, cela n'a pas l'effet escompté. Ça ne semble qu'attiser sa haine davantage.