Somebody like us |Terminé|

Chapitre 22

SEAN

Quand nous arrivons au lycée, trois jours plus tard, de nombreux regards se posent sur nous. Je vois que je ne suis pas le seul à le remarquer, au vu de la tête que tire Lorane, mais en tout cas, je suis le seul à y faire attention. Lorane baisse la tête sur le sol et ne dit rien. Je la regarde faire en silence, ne sachant pas trop quoi lui dire. Je sens que tout le monde nous regarde, et je hais ça. On dirait que la nouvelle s'est répandue comme une trainée de poudre, tout le monde regarde le ventre de Lorane comme si c'était une cause de danger. Je tente de lui prendre la main mais me dis ensuite que ce n'est pas une bonne idée.

Nous n'avons reparlé de rien. Lorane et moi faisons comme si ce baiser n'avait jamais eu lieu. On continue de se parler normalement, mais personne n'ose briser ce genre de muraille que nous avons laissé entre nous. Nous n'avons reparlé ni du baiser, ni de Charlène. Pourtant, je sais qu'aujourd'hui est le jour où Lorane a décidé de parler à son amie. Elle m'a fait « réviser » hier, ce qui veut dire qu'elle s'est entrainée à parler, à savoir quoi dire à Charlène. Honnêtement, ça me fait de la peine de la voir comme ça. Je veux dire, c'est son amie, elle n'a pas a s'inquiéter pour ça normalement, elle est censée la soutenir.

Myla et Ayden, eux, ont soutenus Lorane dès le début. Alors certes ça n'a pas été facile pour Myla de se dire que je l'ai su avant elle, mais elle a tout de même bien réagi. Je ne comprends pas pourquoi Charlène en fait des tonnes. De toute manière, celle-ci ne m'a jamais réellement porté dans son cœur, et moi aussi. Je n'aime pas cette façon qu'elle a de juger les autres.

Lorsque Myla arrive vers nous, elle me saute dans les bras. Nous avons échangé quelques textos mais je ne l'avais pas vu depuis un moment. Il faut dire que nos emplois du temps divergent, alors je n'ai pas eu l'occasion de lui parler en début de semaine. Je sers fort ma sœur contre moi et je vois que Lorane exquise un sourire sincère.

— Sean, dit-elle. Comment vas-tu ?

— Ça va, Myla. Et toi ? Papa ne te mène pas la vie dure à la maison ?

Myla grimace et fait la bise à Lorane pour la saluer.

— Tu parles ! Je suis désolée de dire ça comme ça mais... Il a l'air de vivre sa meilleure vie depuis que tu n'es pas là. Il ne cesse de dire qu'on est mieux ainsi, mais moi je ne le crois pas, Sean. C'est vraiment un con, et Maman qui ne se rend compte de rien, ça me fait de la peine.

— Ne t'en fais pas, je m'attendais à une réaction dans le genre pour être honnête. De toute manière, je ne sais pas si je veux le revoir. J'ai encore mal, physiquement et psychologiquement.

— Je comprends, marmonne Myla. Mais tu me manques à la maison.

Je souris et la reprend dans les bras. Il est vrai que Myla me manque aussi, mais je ne suis pas prêt à affronter mon père.

— Et toi, Lorane ? Comment tu te sens ?

— Eh bien, parfaitement bien ! Sean et moi avons fait une échographie l'autre jour. On m'en avait fait une à l'hôpital, mais c'était pour vérifier tout de même. Le bébé se porte bien, alors je suis heureuse.

— Nous sommes heureux, je la corrige avec un sourire.

— Oui, dit-elle. Ça ne pouvait pas être plus parfait.

Elle me sourit et cette fois je ne résiste pas à prendre sa main dans la mienne. Toute timide, Lorane me laisse faire. Le moment de l'échographie était un moment magique. J'ai pleuré quand j'ai entendu le cœur du bébé battre. Lorane m'a charrié, mais je voyais bien qu'elle aussi avait les larmes aux yeux. Je crois que ce moment était l'un des meilleurs de ma vie.