Chapitre 18

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SEAN

Après cette annonce, Jules se jette sur moi. Avec les effets encore importants de la drogue, je ne cille même pas quand je reçois le premier coup. Et à vrai dire, je m'en moque. Tout ce qui me perturbe est ce que je viens de dire Jules. Pense-t-il vraiment que je suis le père du bébé de Lorane ? Merde, c'est vrai que j'y ai pensé, mais quand même, ce n'est pas possible ! Elle n'aurait pas fait croire à Jules qu'il est le père de ce bébé.

Pourtant, quand je reçois un deuxième coup et que Jemma et Lorane se mettent à crier, je comprends que Jules, lui, en est bien convaincu. Je ne sais pas pourquoi il me frappe, mais je le laisse faire. Après tout, je suis dans un bien piteux état pour me défendre.

— Je n'arrive pas à y croire ! Tu n'es rien d'autre qu'un salop !

Il me faut une seconde pour réaliser que c'est à moi que parle Jules. J'esquive de justesse un nouveau coup de poing contre la mâchoire alors que Lorane pose sa main sur l'épaule de Jules. Mais, sans que je ne m'y attende, il repousse Lorane. Elle aussi semble surprise car des larmes se dessinent dans ses yeux. Une larme solitaire finit par rouler le long de sa joue. Si déjà elle était mal tout à l'heure, je crois que c'est pire maintenant.

— Jules, calme-toi ! lance la voix de Lorane, mais Jules n'en a rien à faire, il continue de me dévisager avec haine.

Alors que je ferme les yeux, me pliant de douleur après un coup dans l'abdomen, Ayden intervient. Il attrape Jules par les épaules et le fait pivoter quelques mètres derrière. Si jusque-là j'avais sous-estimé Ayden, le fait de le voir repousser son propre pote me fait bizarre. Je ne comprends pas trop pourquoi il m'aide, puis en voyant Myla qui s'approche de moi, je comprends que c'est elle qui a soufflé l'idée à son petit copain.

— Sean, bon Dieu ! Ta lèvre est en sang !

— Et encore, je suis sûr que je suis bon pour avoir des bleus...

Jules me foudroie du regard, prêt à repartir à la bagarre. Son regard évite soigneusement celui de Lorane, et ça me met mal pour elle. Je suis tellement secoué que je n'arrive pas à me faire monter au cerveau ce que Jules vient de dire.

Moi ? Père ?

Ce n'est pas possible.

Il doit forcément se tromper.

A côté de moi, Jemma me prend subitement la main, mais quelque chose dans son regard me perturbe. Et dire que je commençais à l'apprécier bien plus que nécessaire... Je ne saurai dire si elle croit Jules ou bien si elle se trouve dans le même état que moi, incapable de dire ce qu'elle ressent.

— Comment tu te sens ? finit-elle par demander.

— J'ai mal à la mâchoire et au ventre mais ça devrait aller.

Je me tourne alors vers Jules, qui ne manque pas une seconde de ce spectacle. Mais tout ce que je vois c'est le regard, horrifié, de Lorane. Elle observe Jules comme si elle le découvrait pour la première fois. De mon côté, je suis aussi étonné qu'elle, je ne pensais pas que ce type pouvait frapper quelqu'un, il semble pourtant être tout mon opposé.

— Tu es sûr de ne pas vouloir aller à l'hôpital ? s'inquiète Jemma.

— Ne t'inquiète pas, lui dis-je. Je n'en suis pas à ma première bagarre.

Encore retenu par Ayden, je m'approche doucement de Jules. Celui-ci me jette des éclairs, mais je n'en ai plus rien à faire. Tout ce que je veux, c'est la vérité. Je ne peux pas demeurer comme ça.

— Pourquoi tu penses ça ? demandé-je à Jules.

— Parce que c'est évident, bordel ! Lorane, tu nous a mentis !

Somebody like us |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant