Chapitre 16

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SEAN

En rentrant chez moi, je suis étonné de ne pas trouver Myla avec son crétin de petit copain à la maison. En fait, je suis terriblement seul. J'hésite à appeler Ewen pour lui dire de venir, mais celui-ci, et je le sais, est occupé à d'autres affaires. Je me jette sur mon lit et soupire bruyamment. Je n'arrête pas de penser à Lorane, et à ce putain de petit être qu'elle a fait avec Jules. En repesant à ça, je me sens tout de suite mal. Bordel, pourquoi lui ? Pourquoi avoir fait ça avec lui ?

J'ai envie de tout exploser autour de moi, tellement je ne suis que rage. Je me laisse glisser sur mon lit, passe mes mains sous ma nuque, et ferme les yeux. Et dire que cette vie, c'est moi qui aurais pu l'avoir. Quand je pense à cette soirée, d'il y a trois mois maintenant, je me dis que je n'aurai pas dû avoir autant d'espoirs. Mais tout était parfait. Lorane était parfaite. Et aujourd'hui, je m'en mords les doigts. Je ne pensais pas que tout pouvait basculer aussi vite.

Je laisse mes pensées me guider à cette fameuse soirée, où tout était tellement parfait qu'aujourd'hui je pourrais en pleurer...


— Pourquoi tu me fixes, Sean ?

Amusé, je regarde Lorane qui trempe ses lèvres dans un verre de je ne sais quoi. Je m'installe à côté d'elle et remarque, énervé, qu'un garçon ne cesse de la mater. Lorane ne dit rien quand je me glisse sur le canapé et son regard ne quitte pas des yeux ce garçon. Ça suffit pour m'agacer.

— Je ne te fixe pas, dis-je finalement. Mais toi, tu fixes le gars là-bas.

Son regard se pose enfin sur moi et elle soupire.

— Je ne vois pas de quoi tu parles.

— Oh si, tu vois parfaitement.

Lorane soupire. Je m'empare de son verre que je vide d'une traite. Le mélange de cet alcool bas de gamme me fait grimacer. Bordel, si mon père me voyait boire ça, il me tuerait en me disant que : « l'alcool, ça se boit que quand c'est de la bonne qualité, autrement ce n'est que boire pour se souler. Et ça n'a aucun intérêt. ». Je secoue la tête et suis étonné de voir que Lorane n'a pas quitté une seule seconde son regard de moi.

— Pourquoi ce mec te fixe ?

— Oh, Jules ? Eh bien... je...

Elle arrête sa phrase ici. Et moi, je me sens comme un con. Je ne sais pas quoi lui dire, mais ma jalousie, elle, est bien présente. Je déteste le fait que Lorane regarde un autre mec que moi, surtout deux mois après notre séparation. Et Jules... C'est quoi ce prénom merdique ? Je lui jette un drôle de regard, et celui-ci l'intercepte puis lève les bras au ciel avant de se tirer.

— Pourquoi tu tente de le faire fuir ? Il n'a rien fait de mal, je te signale !

— Je n'aime pas la façon qu'il a de te regarder, avoué-je malgré moi.

Lorane soupire mais ne répond pas. Elle continue de me regarder, et elle semble étrangement mal-à-l'aise. Face à nous, Myla s'amuse en dansant dans tous les sens, non consciente que je suis à deux doigts d'aller gifler le gars qui vient de disparaitre. Son crétin de petit copain la tient par la taille, et ça aussi ça m'énerve. Je n'aime pas ce type, Ayden. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je n'ai jamais pu le saquer, au grand dam de Myla.

Je pose alors ma main sur le genoux de Lorane et je la vois frissonner. Elle me jette un regard d'incompréhension mais ne me rejette pas. Je vois là une ouverture pour lui parler franchement.

— Lorane, je pense encore à toi.

Surprise, ses yeux s'écarquillent et elle évite soigneusement de croiser mon regard. Sa main se renferme sur la mienne, toujours sur son genoux, et pour l'unième fois de la soirée, elle soupire bruyamment.

Somebody like us |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant