Chapitre 23 - Leurs voix - Adam

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4 ans plus tôt

Je dévale les escaliers à toute vitesse. La guitare de mon père sur les épaules, je pénètre dans la cuisine où la lumière du jour perce déjà à travers les vieilles fenêtres en bois. Mon père est penché au-dessus de la plaque de cuisson, une poêle pleine d'œufs brouillés à la main. Il porte un pull bleu clair et un jean cintré. Quand il me voit, il me sourit.

      - Tu as dormi avec elle cette nuit ? - Me dit-il en haussant les sourcils en direction de la guitare qui dépasse de mon dos.

      - Très drôle papa. J'ai répété toute la nuit, mais ne t'inquiète pas elle a dormi dans son étui.

Ma mère, dont les cheveux bruns sont attachés en une longue tresse, porte une robe à fleurs aux manches longues. Elle est assise à côté de la table de cuisine, face à mon petit frère dont elle essaye de discipliner les cheveux châtains. Ce dernier, qui déguste son bol de céréales, n'a visiblement pas l'intention de lui rendre la tâche facile. Elle prend part à la discussion : 

      - Pas besoin de nous le préciser mon petit prodige, on a bien entendu que tu avais répété toute la nuit. - Me taquine-t-elle, tout en me faisant un clin d'œil.

      - Désolé, je crois que je stresse un peu.

Je me dirige vers le frigo, d'où je sors une bouteille de jus d'orange. Lenny se tourne vers moi, tout en se frottant ses yeux clairs de son petit poing fermé. Je porte la bouteille à ma bouche et ses lèvres dessinent un O.

      - Tu vas assurer mon grand ! Je ne m'en fais pas. - Me répond mon père.

Ma mère se tourne vers moi et réplique :

      - Adam, le stress ne te dispense pas d'utiliser un verre.

Je remets la bouteille dans le frigo. Puis, je passe devant eux et profite d'un moment d'inattention de ma mère, pour ébouriffer les cheveux de mon frère. Il rit aux éclats, attirant l'attention de mes parents qui se retournent sur lui. Ma mère souffle, le regard dépité, en découvrant ses mèches qui partent dans tous les sens. Mais Lenny ne se dégonfle pas et sans que personne ne s'y attende, il balance :

     - Maman, je préfère quand Adam me coiffe.

Mon père est le premier à rire, de son rire sonore et joyeux. Ma mère le rejoint et bientôt, nous rions tous en cœur.

Quand le calme revient, je pose un baiser sur la tête de Lenny, attrape une pomme dans la corbeille de fruits et lance un simple :

      - J'y vais, à ce soir tout le monde.

Ma mère me rattrape par le bras et m'embrasse sur la joue, en me glissant à l'oreille :

      - Tu vas être super mon chéri. A ce soir.

Mon père me redemande alors pour la dixième fois :

     - C'est bien 18h ? Dans la salle de concert ?

      - Oui c'est ça Pa et pas besoin d'arriver 1h00 à l'avance, ça serait trop gênant.

     - Et comment je fais si je veux avoir des places au premier rang pour admirer mon fils ? Rigole t-il.

Il me tapote l'épaule et je ne peux m'empêcher de lui sourire. Je quitte la cuisine, enfile mon manteau, attrape mon sac et me dirige vers la porte d'entrée. Sur le seuil, je les entends me crier à l'unisson :

      - Que la force soit avec toi Adam !

Je rigole malgré moi et leur lance un dernier : " à ce soir ".

Je quitte la maison sans savoir que je n'entendrai plus jamais le son de leurs voix. 


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Court n'est-ce pas ? Et si je vous disais que le prochain chapitre arrive demain et qu'il fait 2,5 fois cette taille  ? :)

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