pov: your crush is fan of your ex

4.2⭐Purger le corps et l'âme

Ce matin, c'est l'inauguration du sex shop... et j'ai vomi. Sur Bennett. Dès qu'il est entré dans la boutique.

Résultat ? Il doit être en train de m'insulter mentalement, moi et tous mes ancêtres, dans ma salle de bain à l'étage pendant que j'accueille les premiers curieux alors que mon teint est livide.

Ce n'est pas une ouverture démentielle, mais j'ai bon espoir que le bouche-à-oreille fonctionne. C'est un commerce pas commun et, même si j'étais à deux doigts de dégager un groupe d'adolescentes de la boutique, je me suis rappelé comment j'étais à leur âge.

Si j'avais plus de connaissance sur mon corps, mes désirs, quoi faire et accepter des autres, j'aurais vécu ma sexualité plus sereinement... Alors je leur ai donné des exemplaires gratuits de « Le petit manuel Sex Education » pour les informer.

Et Viviane, après tout ça, dépose sur mon comptoir un sachet en carton rempli de cachetons aux plantes et huiles essentielles. Ainsi qu'un mini crumble aux pommes cuisiné par ses soins, seul point positif de ce début de journée.

— Ça va te faire du bien, me murmure-t-elle en jouant avec un des porte-clés en forme d'aubergine devant la caisse. Est-ce que ce truc peut se vendre ?

— Parker m'a recommandé d'en commander quelques-uns.

— Quel rapport avec le sexe ?

— Je t'expliquerais.

— Brave fille. Et suis mon conseil. Tu dois purger ton corps et ton âme.

— Pour le corps, c'est fait.

J'observe Bennett descendre des escaliers menant à mon appartement avant de claquer la porte derrière lui, perturbant le shopping compulsif d'une femme désirant commencer une collection de jouets.

Son visage exprime tellement de froideur que je dois me retenir de ne pas le prendre en photo pour l'envoyer à la police au cas où il est un serial killer recherché dans d'autres États.

Bennett salue Viviane puis quitte la boutique, un paquet d'affiche à la main, et part en distribution.

— Benny est vraiment un garçon bienveillant.

— Je ne l'aurais pas qualifié comme ça, mais OK. S'il m'aide, c'est donnant-donnant.

— Crois-moi, il est très gentil quand on s'habitue à son caractère. Le pauvre... Ça a été dur pour lui de revenir à Asheville.

— Pourquoi ?

— Ses parents sont morts quand il était enfant et sa sœur, l'an dernier.

Viviane me balance l'information comme ça, sans pression.

Je sais ce que ça fait de perdre quelqu'un de sa famille... et la plaie doit être encore vive chez lui, parce qu'il n'y a pas un jour que je vis sans penser à ce que ma vie aurait pu être avec mon père.

« Tu vas mieux depuis la venue d'Isaac ? » me demande-t-elle soudain pour passer d'un sujet gênant à un autre plus désagréable.

Ça faisait plus d'une semaine depuis la venue d'Isaac. Le lendemain matin, Viviane m'avait trouvé en boule sur mon matelas à chialer, une cuillère de pâte à tartiner au marshmallow et caramel dans la bouche.

— Non, avoué-je amèrement, je ne vais pas mieux. Je ne vois pas comment ça pourrait l'être quand on se sent aussi désirable qu'un yaourt périmé trainant au fond de son frigo.

— Très bien, tu ne me laisses pas le choix. J'appelle Parker.

— Oh non, pitié !

— C'est la fille parfaite pour comprendre tes envies et t'aider à changer. Tu le veux, hein ?