5.3⭐Premiers émois

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J'ai appris beaucoup de choses sur Bennett en une nuit blanche allongée dans sa camionnette.

Premièrement, je ne le referais plus. C'est inconfortable et quelques jours après, j'en ai encore mal au dos.

Deuxièmement, Ben est l'une des rares personnes avec qui j'aurais pu me mettre d'accord sur une liaison sexuellement amicale et n'excluant aucune possibilité.

On accepte toutes les options. On ne s'aime pas, mais si ça arrive, on doit en discuter le plus tôt possible et convenir de la marche à suivre. Est-ce que cela peut fonctionner ? On n'en sait rien.

Je ne peux m'empêcher de sourire en levant les yeux au ciel pendant qu'un couple hésite entre plusieurs œufs vibrants télécommandés faisant partie des marchandises présentées.

« Saluuuut Lix ! »

— Il faut que je m'habitue à toi... chuchoté-je en m'accoudant sur le comptoir de la caisse. Salut, Parker.

— Je t'ai ramené des nouveaux bouquets de fleurs séchés et des vases en verre. Ils ont un style un peu vintage, les bobos du marché des artistes se les arrachent en ce moment. D'ailleurs tu devrais y faire un tour un de ces jours ! Tu as fini avec ton appartement ?

— J'ai reçu mon lit.

— Tu es le genre à avoir un logement épuré et minimaliste.

— Ahahah ! m'exclamé-je sincèrement. Moi ? Ça c'était la « Alix, fausse femme classe de New York ». J'ai toujours voulu avoir des pièces vintages, voire... maximaliste.

Soudain, le sourire de Parker s'élargit comme je ne l'ai jamais vu. J'ai l'impression de percevoir des étoiles dans ses yeux et elle transpire la joie.

Elle se met à sautiller sur place et je sens qu'elle crève d'envie de déverser ses mots, mais elle se retient parce qu'elle voit bien que ça m'ennuie.

Mais je suis de bonne humeur. J'ai réussi à vendre un set complet « mes premiers émois » ce matin à une dame agée, et j'en suis assez fière. Un petit succès qui a égayé ma journée.

— Vas-y, exprime-toi.

— Merci ! C'est génial ! Je ne pensais pas que tu avais ce genre de goût en matière de décoration. Le maximalisme c'est tellement beau, tellement...

— Coloré. Alors que j'ai l'air très terne.

— Mais ça veut dire que n'es pas si mélancolique que tu le laisses paraitre. C'est cool. Vraiment cool... Est-ce que ça te dit de te faire tatouer ?

— Tu as cette faculté de passer d'un sujet à l'autre sans rapport, c'est fascinant. Mais non, je ne saurais pas quoi me faire.

— Réfléchis-y et tu me diras. J'accompagne mon boss à un salon de tatoueur à Charlotte ce dimanche, avec Nate. Tu veux venir ?

— J'ai déjà des plans ce week-end. Notamment monter mes meubles.

Ce que je ne dis pas, c'est qui va m'aider. Si elle savait, elle commencerait à se douter qu-

« Ah oui, Benny m'en a parlé ! Il va t'aider tout le week-end ? T'as raison de profiter de lui. »

Note à moi-même : demander à Ben quel est le degré de confidentialité sur notre relation.

— Par contre, fais gaffe. Il pourrait se péter n'importe quoi rien qu'en glissant sur une vis tellement il est maladroit. Il parait que lorsqu'il était au lycée, Nate était un des accompagnants pour une randonnée qu'il devait faire avec sa classe. Eh bien Ben s'est foulé la cheville au début du parcours et mon chéri a dû l'emmener à l'hôpital.

pov: your crush is fan of your exOù les histoires vivent. Découvrez maintenant