pov: your crush is fan of your ex

5.2⭐L'effondrement

Une paire de fesses fripée passe devant moi et me force à détourner le regard pour revenir sur Bennett qui est en intense réflexion.

Afin de briser le silence gênant, accompagné bien sûr de gémissement en arrière-plan, j'en retourne à sa question initiale :

— Je désire redécouvrir ma sexualité. Expérimenter et me sentir... Comment dire... Maitresse de ce que je fais avec mon corps. De ce que j'accepte et tolère.

— Reprendre le pouvoir.

— J'aimerais, par exemple, m'inscrire sur une application de rencontre, mais je ne vois pas qui voudrait de moi dans cet état.

— Tu sais pourquoi je suis venu ce soir ? dit-il en se redressant. Viviane. Elle m'a invité parce que je suis célibataire depuis maintenant cinq ans... Et que je n'ai rien fait depuis.

— Elle souhaite nous pousser à la perversion.

— Qui voudrait d'un type aussi peu souriant, avec une tête de stalker et dont l'unique avantage est son cul bien bombé ?

Je me retiens de rigoler car, comme il le fait si bien remarquer, son expression ne semble pas traduire l'amusement.

C'est vrai que je ne l'ai jamais vu rire ou sourire. La seule interaction sortant de l'ordinaire que l'on a eu, c'est quand je lui ai vomi dessus.

— Je crois que personne ne voudrait de nous.

— De toute façon, je ne suis plus sûr de savoir comment baiser.

— C'est fatigant, une telle dépense d'énergie.

— Il n'y a qu'à voir les gens en face de nous. Ils sont tout transpirants. Les courbatures qu'ils vont se taper demain. Quelle flemme.

— C'est clair...

Bennett et moi tournons la tête en même temps, nous interrogeant du regard pendant d'interminable seconde avant de lever les yeux au ciel et de jurer.

— Je n'aurais pas dû manger un brownie.

— Moi non plus.

— Monsieur cul sublime.

— Madame seins divins.

Parler de sexe avec un mec potentiellement ouvert à une proposition, les effets d'une space pâtisserie dans le corps, tout ça dans un wagon rempli de gens baisant dans tous les sens, ça entraine à l'inévitable.

— Il faut qu'on s'allonge.

— Tu as raison.

— On y va ensemble ?

— Ensemble, oui.

Nous quittons le wagon avec nos vêtements sous les bras. Nous attendons de nous éloigner, mais surtout, de trouver des toilettes pour nous rhabiller et laver nos mains après avoir assisté à une orgie surprenante.

Ben accroche son petit doigt au mien et, trop défoncé pour y interpréter quelque chose, je le suis. Nous longeons le mur du hangar pour éviter l'agitation, le bruit et surtout toutes distractions pouvant nous perturber.

Des néons d'étoiles guident nos pas vers la sortie et, lorsque nous arrivons sur le parking éclairé par un unique lampadaire, il se tourne vers moi et rehausse ses lunettes. Je me contente de hocher la tête à sa question silencieuse avant qu'il ne me conduise à sa voiture, un pickup que je devine cuivré.

Ben me fait signe d'attendre tandis que je l'observe ouvrir sa portière et retirer un plaid qu'il pose à l'arrière de l'espace accessible. Il m'aide à m'installer, le plaid sous mes fesses pour être plus à l'aise, avant de se laisser tomber à côté de moi.