pov: your crush is fan of your ex

8.2⭐Goombay Festival

Dans mes oreilles, la soul et les interpellations des vendeurs du Goombay Festival me font voyager très loin de mes problèmes. Dans mon nez, ce sont toutes ces odeurs alléchantes de plats caribéens que j'ai envie de goûter et dans ma bouche, ma langue pétille à chaque croc.

« LIX ! » s'exclame un petit bout de femme assise sur les épaules de son fiancé et qui agite sa main au loin devant un stand de vêtement.

Parker a l'air d'une gamine surexcitée et je pense que même un paquet d'herbe ne ferait aucun effet pour la calmer.

Je les rejoins alors que Parker choisit plusieurs tenus en me parlant d'un curry au poulet qu'elle doit absolument me faire goûter.

Il suffit de quelques secondes à Nathan, en me voyant chercher une personne bien précise dans la foule, pour qu'il me comprenne :

« Benny est en train de bosser », me dit-il alors que Parker s'empresse de régler ses achats. « Il supervise les élèves en charge du journal du lycée et de son côté, il a été missionné pour écrire un article sur le site de la ville. Il y a passé la journée donc je pense qu'il s'arrêtera... ah... »

Nathan regarde d'un air mi-amusé, mi-désespéré sa copine lui ramenant un tote bag avec le logo du festival, rempli de ses vêtements.

Cette scène me rappelle Tom.

C'était au début de sa carrière, alors que nous vivions à Los Angeles. Pendant une brocante nocturne, je me souviens avoir craqué en achetant des vases de toutes les formes et couleurs.

« — À quoi ça va servir, tout ça ?

— C'est pour tous les bouquets que tu vas recevoir ! Ou peut-être bien que j'ai l'espoir que tu me ramènes des fleurs... ?

— Toutes celles que tu désires, ma chérie. »

Le début des promesses non tenues. Une spécialité de Tom.

Au final, je m'en fichais des fleurs. Ce n'était qu'un prétexte. Un pissenlit m'aurait suffi.

Nous passons une bonne heure et demie à flâner lorsque nous arrivons au centre du festival où se tient une grande scène et de nombreuses personnes en train d'applaudir un groupe de danseuse et leurs musiciens.

Parker se met une nouvelle fois sur les épaules de son géant petit-ami afin de repérer Ben en quelques secondes. Je les suis jusqu'à un stand en retrait de la scène, pas très loin de la régie, où nous retrouvons Ben en train de discuter avec une adolescente et un homme portant la casquette du staff du festival.

Il a troqué ses lunettes pour des solaires, comme celle des aviateurs, et sa chemise pour un t-shirt blanc basique. Et bien évidemment, en bas de son jean, je retrouve une nouvelle paire de sneakers à la couleur bleue électrique improbable.

Il est très concentré et il faut attendre un « BENNY BOY ! » sonore de Parker pour qu'il nous remarque arriver vers lui. La surprise réveille sa maladresse lorsqu'il fait tomber la tablette qu'il s'apprêtait à rendre à la jeune fille.

Il cache tant bien que mal sa gêne et son agacement avant de terminer sa discussion et d'enfin se tourner vers nous.

— Pitié, commence-t-il en se massant les tempes, pas de « Benny Boy » ici. Ce surnom va circuler entre les lycéens, maintenant.

— Oh ça va ! répond Parker en lui tapotant l'épaule. Tout le monde t'appelle Benny ! Mais on s'en fout, on n'est pas là pour ça ! Est-ce qu'on peut aller s'amuser ?

— Laisse-moi le temps de ranger mes affaires et prendre une pause. Nate, tu peux.. ?

— Pas de soucis, mec. Viens ma belle, tu ne m'avais pas dit que tu voulais de nouvelles poteries ? Alix, tu surveilles Benny pour ne pas qu'il se casse la gueule ?