We will meet again

Épilogue

Neji observa le ciel la mine neutre, pourtant il était heureux d'être dehors. Sentir les rayons du soleil sur sa peau, la douce fraîcheur du vent dans ses cheveux et la sensation agréable de ses pieds nus sur l'herbe lui faisaient du bien. Et surtout ce sentiment d'apaisement qui le saisissait lorsqu'il posait ses yeux sur la nature environnante, verte et boisée, son silence parfois entrecoupé par les autres patients ou encore par les bruits de l'eau du petit ruisseau aménagé. En parlant de ce ruisseau, il adorait voir l'eau qui s'y écoulait. Il n'avait qu'à fermer les yeux et s'imaginer être à sa place, il devenait libre et pouvait s'échapper de ce calvaire. Il devenait alors complètement détendu et se laissait porter.

Neji détestait cet endroit où on l'avait jeté depuis plus de six mois. C'était une prison. Il haïssait les chambres hostères et impersonnelles où on les forçait à dormir, il haïssait les cachets qu'on lui donnait et qui le rendait aussi réactif qu'un légume, il haïssait quand les autres patients faisaient des crises, il était parfois réveillé au beau milieu de la nuit par de violents cris qui parfois lui glaçaient le sang, il haïssait la nourriture infecte qu'on les servait, il haïssait le moment où sa psy venait lui rendre visite et croyait tout savoir de lui. Il haïssait ses petits camarades comme s'amusait à le dire le personnel médical, être associé à eux, car il n'était pas fou.

Neji savait qu'il était en possession de toutes ses facultés mentales. Il ne se prenait pas pour un ninja qui fut déclaré mort lors d'une guerre et voulait changer le monde après que la fille qu'il aimait soit tué par son meilleur ami comme Obito, il ne parlait pas à, et ne pensait pas être, une marionnette comme Sasori, ne priait pas un dieu inventé ni ne lui offrait des moineaux en sacrifice comme Hidan, ne se prenait pas pour un serpent poursuivant l'immortalité comme Orochimaru et ne louait pas ledit serpent comme Kabuto. Il était normal. Il avait juste tenté de tuer - deux fois - quelqu'un, mais ça ne voulait pas dire qu'il n'avait pas toute sa tête.

Alors il ne comprenait pas trop ce qu'il faisait dans ce nid à énergumènes tous plus bizarres les uns les autres.

Il détestait vraiment sa vie ici.

Mais au moins dans cette obscurité, il y avait la douce lumière d'Hinata. Il était heureux à chaque fois qu'elle venait le voir, encore plus lorsqu'elle était en compagnie d'Hitone. Il adorait son neveu. Les voir lui procurait de la force pour surmonter son calvaire, il retrouvait un peu de normalité en leur compagnie et souriait même. Mais quand ils partaient il se sentait de nouveau vide.

Tout le monde l'avait abandonné. Son oncle n'avait même pas fait l'effort de venir à son procès. Même Sasuke n'était pas venu. Enfin, il lui avait fallut plusieurs mois et une bonne raison.

Furtivement, il le repéra du coin de l'œil à l'écart, adossé contre le tronc d'un des rares arbres du parc interne de la clinique. L'Uchiwa avait son regard prédateur braqué sur lui, surveillant le moindre de ses gestes, prêt à lui sauter dessus au moindre écart.

Depuis qu'il était enfermé ici, il avait réalisé que Sasuke n'avait jamais été l'homme qu'il lui fallait. Et que ses actes n'avaient pas eu autant de sens qu'il le pensait. À tête reposée, il avait finalement compris que ce n'était pas Naruto qui lui avait fait du tord, mais Sasuke. Il avait été aveuglé par l'abandon de son ancien amant et avait bêtement pensé que s'il éliminait la concurrence il le retiendrait, mais c'était faux, au contraire le regard de fauve de Sasuke en disait long sur ce qu'il pensait. Et puis il avait compris que Sasuke avait été une belle illusion, un mirage qui l'avait traîné tout droit en enfer.

Et s'il n'avait toujours pas regarder Naruto assis à côté de lui sur ce banc, c'est parce qu'il avait honte. Il avait honte que malgré ce qu'il lui avait fait, il ait quand même eu le courage de venir le voir. Naruto ne l'avait pas insulté, il ne l'avait pas blâmé, il s'était assis et l'avait salué avec le plus grand des respects. Il lui avait même adressé un sourire et lui avait demandé comment il allait. Mais Neji n'avait rien répondu, pas parce qu'il était sous l'influence d'un quelconque cachet, mais parce qu'il ne savait pas comment répondre. Et Naruto qui ne s'était pas offusqué et qui attendait patiemment qu'il soit prêt.