Quelques minutes plus tôt.
J'entre les coordonnées sur le GPS de la voiture puis demande à Nolan de se mettre en route. Je vois dans le rétro que mes hommes nous suivent. Parfait. On a presque une heure de retard sur elle. Qui c'est ce type ? Pas un des Bodygard en tout cas, un break... mais punaise qui est cette gonzesse, va-t-elle encore nous échapper longtemps comme ça ? On est à deux minutes de l'adresse quand Mario me rappelle, ponctuel, il a de la chance.
— D'après ce que j'ai pu relever, c'est un pavillon de quatre-vingt mètres carrés environ, il est jumelé avec deux autres maisons situées de chaque côté. J'ai réussi à contacter un propriétaire de la rue, en me faisant passer pour la gendarmerie, enquêtant sur une recrudescence de vol dans leur rue. J'ai su que c'était surtout des pavillons de vacanciers. Donc, les deux maisons qui jouxtent celle qui nous intéresse, sont vides. D'ailleurs, il n'y a que trois maisons habitées à l'année, la sienne, celle de ce Logan et une autre mais à l'autre bout de la rue. Personne ne devrait faire attention à vous, à moins que vous fassiez exploser le quartier !
— T'as bouffé un clown ou quoi aujourd'hui ?
— Pardon P...
— ... et arrête de t'excuser sur toutes les conneries que tu sors aujourd'hui sinon demain on y est encore !
Je raccroche mon téléphone quand on arrive au commencement du chemin des Réunis. Je demande à Nolan de se garer à cinquante mètres de la maison, devant des pavillons fermés. L'équipe de derrière fait de même. Je les appelle.
— Emile pour l'instant personne ne bouge, je vous donnerai le top départ ok ? Je vais d'abord aller voir si j'entends quelque chose.
Je vais pour sortir de la voiture lorsque je vois une voiture s'engageait dans la ruelle.
— Ça bouge en bout de ruelle, baissez-vous !
On s'aplatît tous au fond de nos sièges puis on attend que la voiture soit passée. Je jette un œil discret. Je vois que le véhicule stoppe plus loin, vers l'adresse qui nous intéresse. Une femme ronde en sort côté passager, une autre femme descend également mais côté conducteur. Elle ouvre son coffre à la femme rondouillette qui se charge les bras de courses. Elles se font la bise puis la voiture repart. Je vois la femme entrer dans la maison. Qu'est-ce que c'est ce bordel ? J'appelle Mario.
— Mario c'est quoi ce plan ? Tu es sûr de ton adresse ? On vient de voir une femme entrer dans la barraque les bras chargés de provisions ?
— Je regarde ça de suite sur le dernier recensement de la mairie, pour savoir le nombre de personne résidant là. Encore quelques secondes... ça y est ! En effet une certaine Fanie Merle a élu domicile il y a deux mois avec ce Logan... du même nom, bizarre ? Il est peut-être marié... attends je vais vérifier quand même l'état civil de cette femme... Non ! C'est sa belle-sœur d'après ce que je peux voir, elle est mariée depuis dix ans à un certain Frédérick Merle.
— Ok, on va tenter une sortie.
Je rappelle mes hommes.
— Les mecs vous êtes prêts ?
— Oui Prés !
— Ok ! On y va.
On sort de nos véhicules, je leur fais signe de ne pas claquer leurs portières. Puis nous nous dirigeons vers la baraque en marchant en groupe de deux, comme si tout était normal. Alors qu'on ouvre le petit portillon donnant accès à la maison, on entend des coups de feu répétitifs derrière la porte du garage. Tout se précipite. Je sors mon gun, mes hommes aussi, je tire dans la poignée qui explose, mes hommes m'aident à relever la porte basculante. Le spectacle qui s'offre à nos yeux nous laissent estomaqué. Une nana, les mains attachées par une corde est suspendue par les poignets à un crochet fixé au plafond. Ses pieds, quant à eux, sont attachés à une corde qui est fixée à un anneau spitté au sol. Elle a un pied nu et une électrode accrochée à son orteil. Je vois un deuxième fil courir et s'arrêter sous sa chevelure. Je ne peux pas voir son visage, elle a la tête pendante, soit elle est morte, soit elle est dans le coaltar. En face, on voit une femme, un flingue à la main, les bras toujours tendus vers l'homme qu'elle vient de descendre, le corps secoué de sanglots.
— Il ne m'aimait pas ! dit-elle en nous regardant, il s'est joué de moi, c'est elle qu'il aimait ! C'est elle qu'il a toujours aimé mais elle, elle ne voulait pas de lui ! Elle ne l'aimait pas comme moi je l'aimais, c'est de sa faute à elle !
Elle dirige son arme sur la nana suspendue, mais avant qu'elle n'ait pu faire quoi que ce soit, un de mes hommes lui dire dans le bras, lui faisant lâcher son arme en hurlant de douleur.
— Je te déteste Flavie ! Je te déteste !
Ma respiration se coupe, des frissons prennent possession de tout mon corps. Ce prénom surgissant de mon passé, ce prénom me tordant les tripes. Est-ce un hasard ?
Je regarde la femme puis celle qui est accrochée au plafond. Je m'approche d'elle, puis relève la tête de la femme blonde. Mon cœur explose sous la découverte de ce visage, des larmes bordent mes paupières.
Flash-back
— Non !
Je ressens une douleur sur le côté de mon crâne, je tombe tête la première dans l'herbe.
Ce sont les derniers mots que j'entends, son cri ! il résonne depuis toutes ces années dans mes cauchemars.
Ses yeux sont fermés, elle est dans un sale état, je passe mes mains dans ses cheveux, sens l'électrode à son oreille et lui retire. Nolan s'est saisi d'un couteau pour venir trancher les liens, la retenant prisonnière. Elle tombe dans mes bras. J'ai mis un genou à terre, l'autre jambe pliée pour porter ce corps inanimé, je repousse ses cheveux en arrière, caresse son visage, une de mes larmes vient s'écraser sur sa joue, continuant le long de celle-ci.
— Flavie... Flavie Félix...
Elle papillonne des yeux, nos regards s'accrochent. Je me saisis de mon masque avec mon autre main et le retire. Elle pose sa main sur ma joue, côté cicatrice et je vois que des larmes s'échappent de ses yeux puis coulent le long de ses tempes.
— Raph ? Raphaël Adams, c'est bien toi ?
— Oui mon amour, c'est bien moi... mon dieu que t'est-il arrivé, dis-je la voix brisée. Qu'ai-je fait ?
— Tu m'as abandonnée, me dit-elle doucement et à bout de force. Tu m'as abandonnée...
Sa tête retombe le long de mon torse. Je lève la tête pour regarder mon V.P qui me fixe sans rien comprendre. C'est non seulement la première fois qu'il voit mon visage noyé de larmes, mais c'est également la première fois qu'il me voit sans mon masque et qu'il entend ma véritable identité. Pour tous, j'ai toujours été le Phoenix, champion de MMA mais pour moi, Phoenix est l'homme qui a survécu à un assassinat et qui a décidé de renaitre de ses cendres.
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Phoenix
Action(Phoenix) Je suis comme le Phoenix je renais de mes cendres, plus fort, plus déterminé que jamais. Ma vengeance a été mon leitmotiv. Mes mises à mort sont le bûcher, je viens des flammes de l'enfer et compte bien les faire découvrir aux traitres qui...