Chapitre 13 Phoenix

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Mai deux mille treize.

Flash-back

La nuit est tombée à présent, j'ai réussi à sortir de l'hôpital au nez et à la barbe des flics pour pouvoir regagner le M.C de mon père. Vu que Silas a voulu me tuer, il ne faut surtout pas que ce dernier me voit avant que je n'aie pu tout raconter à mon paternel.

J'escalade le mur d'enceinte puis le corps courbé, je me faufile à l'arrière de la maison. Tout est calme, trop calme. Je me saisis de la gouttière à l'angle du mur puis commence mon ascension jusqu'à la fenêtre de ma chambre. Je ne verrouille jamais cette dernière, elle me permet de faire le mur et de revenir tout aussi discrètement, bien que je soupçonne mon père de ne pas être dupe. Notre domaine est censé être sécurisé et moi, je rentre et sors sans problème, bizarre.

J'arrive dans ma chambre, cours vers ma porte pour l'entrebâiller et écouter ce qu'il se passe. Rien ! Le silence habite la maison. Je me faufile vers la cage d'escalier puis commence à descendre sur la pointe des pieds. Toujours aucune âme qui vive. J'ai le cœur dans les godasses, une peur qui me prend les tripes, comment va réagir mon père lorsque je vais lui annoncer que son V.P a voulu me faire disparaitre ? J'arrive enfin à sa porte de bureau, je ne prends pas la peine de frapper, bien que ce soit l'obligation pour y pénétrer. Mais, je ne veux pas que quelqu'un m'entende et si Silas est à l'intérieur, je pourrais refermer discrètement et attendre qu'il se retire. J'entrouvre puis passe ma tête. Mon père est seul, il me tourne le dos assis dans son fauteuil en cuir. Je me dépêche d'entrer puis referme doucement la porte derrière moi.

— P'pa, on a un soucis ! dis je en murmurant.

Ce dernier ne se retourne pas.

— P'pa tu m'entends ? Il faut que tu m'écoutes mais surtout il va falloir que tu me croies. P'pa ?

Pourquoi ne me répond t'il pas ? Je m'approche de son bureau, tends le bras au travers de celui-ci pour accéder au dossier du fauteuil et pouvoir ainsi le retourner. Au moment, où je fais ce geste, quelque chose me percute l'œil, un trou sur l'appui tête, des frissons passent dans tout mon corps.

— P'pa ?

Je donne un peu d'élan au fauteuil pour qu'il pivote vers moi. Ce dernier tourne et c'est le choc qui me propulse en arrière, contre la porte de son bureau.

— Non... papa.

Ma respiration se coupe, mes jambes s'affaissent. Mon père me regarde, enfin ses yeux sont ouverts mais la vie les a quittés. Un trou béant orne son front, du sang séché barbouille son visage. Mes larmes me brouillent la vue, je serre mon poing puis le mords pour ne pas hurler. Je finis en appui sur le panneau de bois, le corps secoué de sanglots muets.

— Papa... pourquoi... qu'est-ce que je vais devenir sans toi ? Maman... maintenant toi... où vais-je aller pour qu'il ne me retrouve pas.

Je reste comme cela pendant plusieurs minutes, essayant de calmer cette douleur qui me broie le cœur puis je me relève, fais le tour du bureau, caresse la joue de mon père, lui ferme les yeux et dépose au sommet de son crâne, un baiser d'adieu.

— Embrasse maman pour moi, vous allez me manquer mais je jure devant dieu que vengeance sera faite et justice sera rendue.

Je me dirige vers le tableau accroché au mur, c'est un portrait de ma mère, peint à l'huile. Je le décroche pour pouvoir accéder au coffre situé à l'arrière. Personne n'est au courant de cela, seuls moi et maman étions au courant et connaissions les codes au cas où il lui arriverait malheur. Je compose donc ma date de naissance sur le clavier, un déclic se fait entendre. Je tourne la poignée puis découvre à l'intérieur du coffre, une boite rectangulaire en métal, que je saisis. Je reviens vers le bureau, la pose puis prenant une grande inspiration, l'ouvre. Une enveloppe sur le dessus, à mon prénom « Raphaël ». Je décachette cette dernière pour en lire le contenu.

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