Chapitre 18 Phoenix

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Courpière (Auvergne), quelques heures plus tôt.

— Allô ! Qu'est-ce qu'il y a Mario, t'arrives pas à t'en sortir avec les nanas ?

— C'est Julie, elle n'est pas encore rentrée.

Mon organisme réagit de suite, un mécanisme réflexe entraînant la contraction des muscles érecteurs reliant les poils à la peau, ce qui a pour effet de me faire dresser les poils à la surface du corps.

— Comment ça elle n'est pas encore rentrée ? Pourquoi est-elle sortie d'ailleurs ? Et à quelle heure !

J'ai ma tension qui vient de faire une montée fulgurante. Mes tempes tapent contre ma peau. Je me suis relevé comme un ressort du siège que j'occupais autour du feu de camps pour discuter business. Les contrats sont juteux, notre fournisseur que nous avons été voir ce matin à un matos de très bonne qualité. C'est le fournisseur des Dark Forces, un club de Biscarosse dont le président se nomme Jaguar, qui nous a mis en relation avec lui. Le même club qui nous aide à coincer cet enculé de Silas, la réputation de leur Président n'est plus à faire. Il a été formé par son soi-disant père et ses chairs emportent encore la marque. En général, lorsque nos contrats sont signés, nous nous retrouvons pour finir la soirée ensemble, les Dark Forces mais aussi les Sudden Death, un chapitre mère du Texas. J'ai fait la connaissance de ces derniers grâce à Jaguar, le président des Dark Forces. Ghost et lui sont amis et donc les amis de mes amis sont ?... mes amis.

— D'après ce que m'a dit Romy, elle avait un rendez-vous avec son assurance, elle a dit qu'elle en avait pour deux heures. Elle est partie un peu après quatorze heures.

— Comment ça ! Elle est partie depuis le début de l'après-midi ! Et tu m'appelles que maintenant ! Il est vingt-trois heures !

— On a essayé de la retrouver avant de t'alerter, ça a pris du temps car nous ne savions pas quelle assurance l'avait appelé, il a fallu toutes les faire, avant de tomber sur la bonne.

— Et alors ! A quelle heure est-elle partie de chez eux ?

— Elle n'est jamais arrivée.

Ma respiration se coupe, je tombe à genou, serrant entre mes doigts le combiné qui craque sous la pression que j'exerce. Je sens un grand froid m'envahir, une nausée envahir ma bouche. Non, je ne peux pas la perdre, pas une nouvelle fois, ce n'est pas possible.

— Nous avons entamé les recherches avec les mecs depuis cinq heures mais elle n'avait pas de portable donc il est difficile de la localisé !

Ses paroles résonnent dans ma tête, comme s'il était à des années lumières de moi. Je me reprends soudainement, me redressant.

— Ce n'est pas possible, vous êtes des incapables ou quoi ! fais je hors de moi.

Toutes les personnes qui m'entourent, se retournent pour me regarder, se demandant ce qu'il se passe. Je suis fou, je passe puis repasse ma main dans mes cheveux. Ils sont courts et si je continue à tirer dessus, je vais les arracher. Je tourne en rond en écoutant les explications de Mario, ma décision ne tarde pas à tomber.

— J'arrive !

— On t'attend, me répond Mario.

— Mais non ! Tu ne m'attends pas pauvre abruti ! Tu continues à la rechercher ! J'espère pour toi qu'il ne lui est rien arrivé sinon je vous bute tous les cinq ! C'est bien compris ! Vous deviez garder un œil sur elle bordel de merde ! C'est si compliqué que ça !

— Non... je...

— Tais toi ! J'veux plus t'entendre ! Trouve là ! Et vivante sinon tu vas rejoindre un tas de cendre, je t'en fais la promesse !

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