Chapitre 25 Phoenix

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Trente et un octobre deux mille vingt et un.

Plusieurs semaines sont passées depuis l'exécution de Silas. Les Dark Forces n'ont pas tardés à prendre le Bodygard Clubs et à le renommer. Tous ceux qui ont voulu s'opposer à la reprise ont eu le choix de quitter le club ou de mourir pour le récupérer. Certains se sont crus plus malins que Silas, ils ont fini dans un trou six pieds sous terre. Les autres, heureux de s'être débarrassés d'un poisson pourri, ont rejoint les rangs des Dark Forces en acceptant de prouver leur loyauté, exécutant tous les ordres donnés. Ils ont été dispersés dans les différents clubs des Dark Forces pour y être d'abord prospect avant de pouvoir porter le logo du MC.

Ce soir est le grand soir, nous devons livrer notre cargaison au Flyers Clubs à Strasbourg et je dois être présent pour ce premier contrat. Le camion est chargé, deux de mes hommes le conduiront en alternance, au vu de la durée du voyage. En moto, on met neuf heures car il n'y a que de l'autoroute mais en camion la limitation de vitesse n'est pas la même, ils doivent observer un temps de repos au bout de quatre heures trente. Nous avons donc trois chauffeurs, deux montent ensemble pour commencer le trajet, le troisième suivra en moto, l'échange se fera sur une station d'autoroute. En cas de contrôle routier, ils ont chacun leur disque. Au niveau du chargement, des meubles ont été disposés devant et ce, sur une longueur de deux mètres. L'inscription « les déménageurs du Sud-Ouest » a été apposée sur la remorque. Nous n'avons jamais eu de problèmes jusqu'à présent. Je vais partir avec quelques-uns de mes hommes en tête du convoi, comme cela s'il y a les moindres soucis, nous pourrons le gérer en détournant les flics du passage du camion. Un autre groupe le suivra à quelques kilomètres derrière. Pareil, si jamais le camion se fait arrêter, mes gars pourront faire assez de baroufles pour que les flics les poursuivent et arrêtent le contrôle de notre marchandise.

— Pourquoi je ne peux pas venir avec toi ? me demande Flavie.

— Parce que je ne veux pas mettre ta vie en danger, je ne veux pas que le visage de celle qui partage ma vie devienne la cible de bandes rivales.

— Je sais me défendre !

— Je sais que tu sais te défendre mais que feras-tu contre dix ou vingt mecs ? Tu crois vraiment que ta boxe te suffira ?

— Je te retourne la phrase ! Que feras tu contre dix ou vingt mecs ?

— Je me battrai jusqu'à la mort !

— Et bien voilà ! C'est bien ce que je dis ! Je peux exactement te retourner la même phrase !

— Sauf que je suis le président de ce club et toi non. Je me dois de le défendre comme mes hommes.

Cela doit faire une heure que nous parlementons, elle tente de m'avoir par les sentiments pour venir avec moi lors de cette première livraison à Strasbourg. Elle a tout essayé. Le chantage au sexe, suspension pendant un an. Je dois dire que je n'en ai pas cru un mot, déjà qu'on a du mal à rester un jour sans être l'un dans l'autre. Puis, la menace de me faire la gueule pendant un mois mais nous sommes de véritables pipelettes lorsque nous sommes tous les deux, et maintenant elle me sort sa dernière cartouche. Le féminisme ! L'égalité entre les hommes et les femmes... et cætera... et cætera... Je ne suis pas macho donc elle peut toujours dire ce qu'elle veut. J'ai simplement peur de la perdre. Mais voilà ! Bien sûr ! La voilà la réponse !

— Stop Flavie ! fais je soudainement. Ecoute moi bien mon cœur car je ne pourrais malheureusement pas le répéter puisque je dois prendre la route...

— Et moi aussi ! me coupe t'elle.

— Flavie, s'il te plaît, peux-tu me laisser parler ?

— Humm... ouais, vas-y je t'écoute Don Juan

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