Chapitre 20 PHOENIX

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Retour au M.C, dix heures trente.

J'ai fulminé tout le long de la route. Comment Béa pensait elle sans sortir ? Même si elle n'avait pas été soupçonnée, pensait-elle vraiment qu'elle aurait été ma régulière ? N'ai-je pas été assez clair dès le départ avec elle ? Ne lui ai-je pas dit que je ne voulais personne ? N'ai-je pas fait comprendre à toutes les brebis et tous les membres du Club ce qu'ils risquaient s'ils me trahissaient ? L'exemple est dans un hôpital psy, en faut-il d'autres ? Non, je ne paierais pas pour elle, elle a voulu tuer la femme qui m'est indispensable pour respirer, pour avancer... elle va comprendre qu'elle n'aurait jamais dû y toucher ! Jamais !

Lorsque le portail s'ouvre à mon approche, je me dirige directement vers l'atelier où je dépose ma moto. Nolan vient me rejoindre.

— Tu l'as mise au frais ? lui fais je.

— Je l'ai renfermée dans la salle des cendres.

Nous la nommons ainsi car il est vrai que tout ce qui en ressort, ce sont des cendres qui viennent nourrir nos arbres et sur vingt mille mètres carrés, il y a de quoi !

— Appelle tout le monde, qu'ils se rassemblent tous dans la salle de sport ! Tu iras la chercher ensuite !

— Bien Prés !

Je me dirige vers les vestiaires. Je retire mon blouson, mon tee-shirt et me retrouve torse nu. J'entends alors que l'on frappe.

— Oui !

Je vois Nana ouvrir légèrement la porte et passer sa tête dans l'entrebâillement.

— Je peux ? me fait-elle.

— Entre Nana.

Cette dernière s'exécute et referme derrière elle.

— Comment va-t-elle ?

— Ça va Nana, ça va. Elle n'a que de légères blessures qui devraient n'être qu'un mauvais souvenir dans quelques semaines.

Je vois que son visage se détend, qu'elle prend une profonde inspiration après avoir retenu son souffle.

— J'ai eu si peur si tu savais.

Je me dirige vers elle, la prend dans mes bras.

— Moi aussi Nana, moi aussi. Je ne sais pas ce que je serais devenu si elle avait perdu la vie dans cet accident.

— Oh mon dieu, ne penses plus à cela. Concentre toi sur ce que tu t'apprêtes à faire. Rends justice pour elle.

— C'est bien ce que je compte faire.

Je me décolle de son corps puis me saisis de deux longues bandes pour m'entourer mes poignets ainsi que mes mains. Fiona m'aide dans ma préparation. Je commence à entendre monter le brouhaha au loin. J'attrape une serviette et sors du vestiaire pour emprunter le couloir qui mène à la salle. Il y a du monde, je pense qu'ils doivent tous être présents. D'un côté, je vois les brebis, elles ont été séparées des autres membres. Je veux que le message soit surtout clair pour elles, je veux voir leurs réactions. Elles sont toutes là, vingt au total, de part et d'autre du ring, mes cinquante hommes sont de l'autre côté dont Mario, Gaël, Steven, Brady, Arthur, Emile, Fritz, Roberto et Nolan. Les femmes des membres mariés sont là également, je veux qu'elles sachent ce qui arrive à ceux ou celles qui nous trahissent, c'est un moyen comme un autre de les garder sous contrôle, elles empêchent leur mari de marcher à côté des clous et vice versa. Seule Romy n'a pas eu le droit de venir, ni les femmes enceintes ou les enfants d'ailleurs.

Je me dirige vers le ring puis fais un signe de tête vers Nolan. Celui-ci comprend et tape sur l'épaule de Gaël. Tous les deux quittent la salle puis reviennent quelques instants plus tard avec à leur bras, une Béa qui n'en mène pas large. Lorsqu'elle me voit sur le ring, torse nu, affichant sur mon torse mon tatouage du Phoenix, l'emblème de notre club, elle pâlit.

PhoenixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant