Chapitre 1 Flavie

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Trois ans plus tard, prison de Nantes. Décembre deux mille vingt.

Je sors aujourd'hui de mon placard. J'ai pris trois ans pour tentative de meurtre... oui vous avez bien entendu, tentative de meurtre. Il n'est pas mort ce psychopathe. J'ai eu un bon avocat, grâce à mes parents, qui a plaidé la légitime défense, mais six années ont quand même été requises contre moi. Avec les remises de peine et mon comportement exemplaire, de six ans, je suis passée à trois ans. Lui, il n'a rien eu. Il a plaidé ma folie et les nombreuses fois où il a dû se défendre face à mes crises d'hystérie. Il a réussi à faire rédiger des fausses attestations, témoignant de mon comportement agressif, à ses amis friqués, qui venaient diner à la maison. Pourtant, dieu seul sait, qu'ils ont pu assister à la violence de ses paroles et de ses gestes, mais cela sans jamais bouger, sans jamais prendre ma défense. Ils ont fait de faux témoignages pour un homme qui n'a pas une once d'humanité. Ses documents ainsi que sa parole contre la mienne... je n'avais aucune chance.

La porte de ma geôle s'ouvre, deux surveillants m'attendent. Je me retourne vers celle qui a partagé ce petit espace exiguë pendant environ trois ans.

— Tu ne m'oublieras pas ma poule quand tu seras dehors hein ? me dit Laura, ma codétenue, en posant ses mains de chaque côté de mon visage.

— Ça ne risque pas, tu le sais très bien.

— Je te souhaite de réussir dans le projet que tu t'aies fixé et s'il te plait, fais-moi parvenir une petite carte postale de temps en temps.

— Je ferais mieux que cela, je viendrais te rendre visite !

— Inutile... revenir là où on a passé trois ans de sa vie, ce sera dure pour toi et...

— ... Non ! je ne vais pas te laisser sans nouvelle ! hors de question !

— Je voulais te dire que ce sera dure pour toi mais aussi pour moi. Comprends-moi, tu seras de l'autre côté, côté liberté et moi, j'en ai encore pour vingt ans. Je préfère que tu m'écrives. Tu sais, les lettres se lisent et se relisent, tandis que les visites ne durent pas assez longtemps et ne peuvent pas être repassées en boucle. Envoie-moi des photos et écris-moi si tu veux, finit elle les yeux humides.

— Ok, je comprends... promis, je t'enverrai des photos et des courriers, je ne t'oublierai pas Laura. Que ce soit dans dix ou vingt ans, sache que tu seras la bienvenue chez moi lorsque tu sortiras, peu importe où je serais, je viendrais te chercher, tu n'auras qu'un coup de fil à passer.

Nous nous serrons dans les bras, essuyant chacune discrètement nos larmes, sur l'épaule de l'autre.

— Prends soin de toi mais surtout regarde toujours derrière toi mon amie, terminé-je par dire.

— Prends soin de toi également et vis ! Vis ta vie à fond, ne laisse plus personne te marcher sur les pieds ! Tu es armée pour te battre maintenant alors n'hésites pas mais attention, que je ne revois pas ton petit cul de blonde dans cette taule !

— Plutôt mourir !

Je suis en vie grâce à Laura. Lorsque je suis arrivée en prison, ma tête blonde, mes yeux bleus et mes un mètre soixante-dix, taille mannequin ne m'ont pas permis de rester dans l'ombre. Même si une cicatrice d'environ trois centimètres, m'enlaidissait le côté de la joue droite.

Il faut dire que j'ai eu un ami de Logan pour me recoudre à l'hôpital où l'on m'avait emmené avant mon incarcération, il m'a recousu à vif cet enfoiré, histoire de venger son ami.

En prison, on m'a repéré de suite et certaines ont voulu faire de moi leur quatre heures. Si Laura n'avait pas été ce jour-là, dans les douches, je me faisais violer par trois gonzesses, oui violer ! Il y a des objets que vous n'avez pas envie d'avoir dans le vagin et encore moins dans le derrière, je vous assure. Laura est grande . Elle a fait de la pâté des trois gonzesses, sa réputation n'est plus à faire dans le milieu carcéral, elle est crainte et respectée. Elle a pris trente ans de zonzon pour avoir tué son mac ! Dure me direz-vous ? Parce qu'après tout c'était lui ou elle. Elle n'avait pas d'autres choix que de tapiner pour lui sinon il la tabassait. Eh bien, elle a fini par se rebeller comme moi... un jour où la goutte d'eau a fait déborder le vase... elle l'a planté en pleine rue, pas planté au sens qu'elle s'est barrée, non, elle l'a planté avec une lame qu'elle gardait toujours sur elle en cas d'agression. Cela aurait pu passer crème, si elle s'était barrée ensuite car dans ce milieu personne ne parle ! Mais elle était tellement déchainée d'avoir été une esclave sexuelle depuis l'âge de quinze ans, qu'elle lui a ouvert le ventre et a commencé à sortir ses tripes, plongeant sa main dans en centre, remontant vers son cœur, jusqu'à trouver celui-ci. Elle mordait dedans quand les flics sont arrivés.

PhoenixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant