Chapitre 22 Phoenix

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Lorsque j'ai quitté Flavie, j'ai bien vu dans son regard, la peur se matérialiser. Elle pense me perdre. Qui lui en voudrait, de nombreuses années de silence où elle m'a cru mort.

Je sors sur le parking de l'hôpital pour récupérer ma moto. Je l'enjambe, enfile mon casque et juste au moment où j'enclenche la clef dans le contact, un cri résonne dans ma tête. Ce cri que j'ai entendu pendant des années, ce cri de désespoir, de peur, ce cri déchirant. Je suis obligé de fermer les yeux puis de retirer mon casque pour me tenir la tête, les deux mains sur les oreilles.

— Ça va Monsieur ?

Je relève mon visage vers une femme d'un certain âge, je dirais qu'elle est âgée d'une cinquantaine d'années, elle me regarde d'un air inquiet.

— Vous allez bien ? me répète-t-elle.

— Oui... oui merci... ça va. Juste un souvenir douloureux.

— D'accord, je comprends, venir dans cet endroit n'est jamais bien gai. Prenez soin de vous, au revoir Monsieur

— Vous également, au revoir Madame.

Quelques minutes de flottement pour me remettre de ce qu'il vient de se passer. Cela ne m'était pas arrivé depuis des années. En général, ce cri me réveille la nuit mais plus la journée comme à l'époque, les jours où j'ai vécu dans la rue. Le cri de Flavie dans ce bois, à l'heure où la mort aurait dû me frapper. Ce cri qui a changé le cours de mon histoire et m'a laissé pour mort dans cette clairière. Je tourne la clef de contact, remets mon casque puis file vers le M.C. A nous deux Silas ! Tu m'as assez pourri la vie !

Lorsque j'arrive, je vois que toutes les motos ont été sorties. Notre départ est fixé dans une demi-heure, il faut que je fasse vite pour leur expliquer mon plan. Je rentre dans le bâtiment où les filles dansent pendant que certains jouent aux fléchettes et que d'autres boivent au bar. Aucun d'entre eux ne se laissent distraire par le show, comme s'ils savaient que ce qu'il se prépare ce soir, sera un tournant dans la vie du club.

— Les membres avec moi ! dis-je.

Les regards se tournent vers moi puis ils se rassemblent tous. Je me dirige vers la chapelle puis m'installe en bout de table. Mes hommes arrivent, prenant place autour de cette dernière, Nolan à mes côtés. Une fois que tout le monde est posé, je fais un signe à Mario pour qu'il lance le plan sur le vidéoprojecteur. Je me relève, m'approchant de la toile.

— Ce que vous voyez ici est la vue globale du quartier. Ce soir, nous allons prendre Silas dans nos filets, nous allons lui faire regretter d'être né.

— Que deviendra leur Club ? me lance l'un de mes hommes.

— Dans ce plan que nous avons élaboré, Jaguar et moi, il y a mis deux de ses meilleurs hommes. Cela fait trois ans qu'ils ont infiltré le Bodygard Clubs, ils sont devenus V.P pour l'un et sergent d'armes pour l'autre. Pour qu'il veuille mener bataille à mes côtés, j'ai dû lui promettre un certain nombre de choses, il en est une qui inclue le Bodygard Clubs.

— C'est-à-dire ? me dit un autre membre.

— C'est-à-dire que lorsque Silas sera mort et redevenu poussière, Jaguar récupérera ce club pour créer un nouveau chapitre des Dark Forces.

— Pourquoi ne pas s'associer et y apposer nos deux noms ? me dit Steven, mon trésorier.

— Je vous en dirais plus lorsque Silas sera mort et enterré.

— Explique nous ton plan de ce soir, me fait Gaël, mon sergent d'armes.

— Comme vous pouvez le voir à l'image, ceci est le quartier où vivait Julie. Ici, dis-je en pointant mon doigt sur la maison de la mamie, sera notre piège. Avant cela, il me faut cinq hommes dans chaque rue proposant une sortie de secours, pour les Bodygard qui l'accompagneraient. Je ne veux pas qu'un seul d'entre eux nous échappent pour prévenir le reste de la cavalerie. Je veux les coincer et qu'ils n'aient aucun moyen de nous échapper.

PhoenixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant