Musique: Dark Red - Steve Lacy.
— Tu pourrais arrêter de t'exprimer autant Alexander ? Ça devient insupportable. Je lui demande sèchement.
Cela fait seulement une petite heure que nous roulons et Alexander n'arrête pas de parler. Les mots sortaient de sa bouche sans réflexion, les enchaînaient les sujets de conversion. Le seul problème est qu'il fait plus un monologue qu'une conversation avec le chauffeur. Je sens un maux de tête arriver lentement et inarrêtable s'il continue.
— Déjà que je supportais ta tête pendant toute la journée, ne commence pas à me dire ce que je dois faire ou non.
Je souffle bruyamment pour lui montrer mon mécontentement et plonger mon regard dans le paysage. Je remercie le ciel de m'avoir donné une voiture assez grande pour que mon corps ne soit pas proche de celui d'Alexander. Le trajet en direction de cette exposition me paraît interminable, sûrement à cause de cet abruti fini. La route qui reste est plutôt courte. Le silence installé depuis peu, rend l'atmosphère froide et électrique.
Je veux sortir de cette voiture. Je veux respirer un air non pollué.
Lorsque le véhicule est arrêté, c'est Alexander, en bon gentleman, qui ouvre la porte. Je descends et attrape sa main tendue vers moi, le sourire grand aux lèvres.
Si tu savais comme j'aimerais que tu souffres.
Les flashs des paparazzi troublent ma vision me laissant trouver mes marques et le chemin à l'aveugle. Sur un pas synchronisé, nous rentrons dans une salle remplie d'œuvres d'art. Les regards nous sont tous destinés, sans exception. Un rouge timide se teint sur mes joues. J'ai beau avoir l'habitude de cet effet produit depuis que je suis jeune, je n'arrive toujours pas à le gérer et à l'accepter.
Je lâche la main d'Alexander et fais semblant de défroisser ma combinaison blanche.
Les œuvres sont exposées dans une magnifique pièce. Les statues en pierre sont surélevées sur des piliers. Les peintures sont accrochées contre le mur en face. Certaines peintures sont fixées dans les escaliers en marbre qui permettent d'accéder à l'étage. Mon regard s'émerveille devant la beauté artistique.
— Attrape mon bras. Les photographes ont réussi à rentrer dans la salle d'exposition. Me chuchote Alexander au creux de mon oreille.
— Je ne compte pas te toucher Alexander. Lui dis-je en attrapant mes deux mains.
Petit à petit, nos pas ralentissent. Chaque peinture est examinée à loupe. Je suis surprise de découvrir cette partie de lui. Une partie douce et intéressée par l'Art. Son regard est profond, cherchant réellement chaque détail sur les tableaux. Je ne le pensais pas capable de faire une telle chose.
Entre deux tableaux, son regard croise le mien. Ce regard, je le connais très bien. C'est un regard haineux qui réapparaît spécialement pour moi. Je peux sentir cette haine à des kilomètres. Elle vibre en lui, en moi, en nous. Es-tu l'as ressenti aussi fort que moi ?
Entre deux tableaux, son regard croise le mien. Je peux voir que quelque chose a changé. Il y a une lueur dans ses yeux, une lueur qui est toujours la même lorsque ces regards me sont personnellement destinés. Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de sentir une tension entre nous, comme si quelque chose était brisé.
Les tableaux qui nous entourent sont magnifiques, et j'admire la beauté de chacun d'eux. Je me questionne sur les émotions de l'artiste. J'aime prendre le temps de me questionner face à chaque tableau, inconsciemment, on ressent les peintures selon nos propres émotions.Cela aide à se comprendre, à faire le point. Et puis c'est comme ça que je suis frappé par la puissance de mes sentiments en vers Alexander. Sans même le toucher, où le regarder, je la sens. Je la ressens. Cette haine puissante qui le fait vibrer, qui me fait vibrer. Il me regarde, son regard est toujours le même, mais cette fois-ci, je peux voir une colère si profonde dans son regard, une colère bien différente, pour une raison qui m'échappe totalement. Je croyais savoir pourquoi nous partageons cette haine commune, mais j'ai dû faire fausse route.
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Un seul pas
RomanceDans la famille Werthmisters, le contrôle et l'image sont primordiaux. Lorsque la mère de Victoria perd le contrôle, tout semble sur le point de s'effondrer. Pour redorer leur image, le père de Victoria les emmène en Italie accompagnés de la famille...