Chapitre 28

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Musique: Ava - Famy / Hotline (edit) - Billie Eilish

— Viens, on prend un avion et on voit ce que l'avenir nous réserve. Dit-il sur un ton un peu trop sérieux.

J'éclate de rire sans même pouvoir le contrôler. Il est vraiment sérieux ? Même si cette proposition est alléchante, cela ne se fera jamais.

Il le sait.

Et je le sais.

Ce n'est pas possible.

Même pas envisageable.

Les rêves ont le devoir de rester vivant seulement lorsque la nuit noire est tombée. Certains souhaits ne se réaliseront jamais. Notre famille est notre priorité, cela serait bien trop égoïste de tout abandonner.

— Je suis sérieux Vic. Je veux voir ce que l'on peut devenir ensemble. Imagine-nous, toi et moi à la découverte d'une autre vie. Imagine ce que l'on pourrait vivre et ressentir.

Mon cœur se sert, l'idée n'est pas si moche. Elle est très alléchante. Ma tête bouge de droite à gauche.

Ce n'est pas possible Alex. Nous avons tous les deux des obligations. Tu ne peux pas tout lâcher comme ça. Et je ne peux pas non plus. Notre famille compte sur nous. Nous avons des obligations.

Il a réussi à être la personne dont j'avais besoin, l'épaule sur qui on peut verser quelques larmes sans que personne ne soit au courant. Alexander m'a aidé à garder la tête hors de l'eau. Il a été ma bouée de sauvetage qui m'a repêché au large lorsque je dérivais. C'est la personne qui à changer quelque chose en moi. Mes émotions ont été chamboulées auprès de lui. Ma colère s'est apaisée et j'ai cru que mon monde allait tomber sans elle. Pourtant c'est la même personne qui les a transformés. Un nouveau monde s'est ouvert à moi.

Il suffisait de sauter le pas.

Moi aussi je voudrais me jeter les yeux fermés, le suivre à l'autre bout du monde. Je voudrais continuer à vivre comme si le monde est plein de couleurs et de vibration. Seulement, je suis bloqué dans cet univers façonné par la richesse et les obligations. Je suis bloqué par mes parents et leurs besoins. Je suis bloqué parce que je suis la fille, l'héritière de la famille Wermisters.

Mais la raison emporte souvent contre le cœur.

Elle est si puissante, que je ne peux faire semblant. Elle prend toute la place sans laisser aucune issue. Je dois écouter ma raison. Un cœur qui vibre finit par s'arrêter.

Je crois que j'aime bien l'Alexander qui ne porte pas de masque. Cet homme un peu rêveur, doux et presque romantique. Tout lâcher pour lui serait quelque chose de formidable, de presque parfait. Seulement, nous avons tous des devoirs et je ne peux pas tout abandonner. Il m'est impensable d'abandonner tout ce que j'ai construit avec ma famille pour un homme. Je ne sais pas où cela va me mener. Le chemin pour retrouver le large après une tempête peut-être épuisant et interminable. Ce n'est pas le chemin que je devrais emprunter pour garder la tête sur les épaules. Je dois viser loin et pour ça, je dois continuer sur le chemin déjà tracé.

— Tu sais, on ne peut peut-être pas partir mais une fois rentrée, on peut continuer à se voir. Tu peux venir dans mon appartement, boire quelques verres. Rien ne nous empêche de faire comme si nous n'avions rien vécu.

Je le vois hocher de la tête. Son corps se détend. Ces démons disparaissent me rendant un Alexander plus apaisé.

Mes pieds trempent dans l'eau lorsque je l'aperçois venir vers moi. Il écarte mes jambes, embrasse l'intérieur de ma cuisse et pose sa tête. Ma main se glisse automatiquement dans ces cheveux.

Un seul pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant