Chapitre 12

334 21 3
                                    

MUSIQUE: Experience - Ludovico Einaudi / AUS23 - Charles Leclerc

– Ça va aller Victoria, tu peux le faire. Me dis-je avant de rentrer dans la salle.

La salle de bal brille de mille feux, comme la plupart des robes des centaines de femmes présentent. Chaque personne a sorti sa plus belle tenue. Mon regard parcourt la salle et se pose automatiquement sur Alexander. Il est là vêtus d'un costume noir trois pièces. Ces cheveux blonds sont relevés en arrière. Sa posture montre qu'il est distant avec les autres. Il parle avec une jeune femme. Elle est belle. Il me semble que c'est Elena Delaune. Les lustres éclairent trop peu pour que je sache qui est réellement cette magnifique jeune femme.

Les chefs d'orchestres enchaînent les grands classiques permettant aux hommes de faire tournoyer les femmes. On pourrait se croire à une autre époque, une époque si lointaine. On a juste fait un énorme bond dans le temps.

Je rejoins mes copines alors que mon père me suit de près, d'un air amusé. Il a toujours cet air quand il a une grande idée en tête.

Les consignes sont claires, réparer les dégâts de maman. Le but de cette soirée n'est pas de récolter de l'argent dans le but d'aider les scientifiques dans leurs recherches mais pour sauver l'image de la grande famille des Werthmister.

Beauté et sourire, je ne suis là que pour ça. Je ne suis là que pour faire rêver les petites filles. Je suis simplement l'instrument des médias. Je ne suis que l'instrument de ma famille, de mon père.

Après quelques rires entre amis et quelques cocktails dans le sang, je vois mon père se diriger vers moi. Je ne suis pas sûr que cela soit bon signe lorsqu'il me tend une coupe de champagne. Très poliment, mon père me demande d'aller danser avec Alexander. Le champagne sert juste à faire passer la pilule. L'apparence est le plus important, il faut prouver que les deux familles s'entendent toujours bien et que notre famille à encore des amis. Nous montrons que c'était un moment d'égarement entre nos parents. Tout est pardonné, rien n'a changé. Je ne suis qu'un simple moyen d'arranger les erreurs. Je suis le balai qui efface les débris de verres étalés sur le sol. Je suis seulement là pour réparer les morceaux. Notre famille montre au monde entier que nous sommes toujours présents malgré la trahison de ma mère, toujours aussi forte et influente. Lorsque je danserai avec Alexander alors les médias en parleront, les regards seront tournés vers nous. Je serais le nouveau jouet des médias, faisant oublier les bêtises de ma mère.

Ils inventeront sûrement une rumeur qui me mêlera à Alexander et moi, de quoi faire parler pendant quelque temps.

Très vite, dans les secondes qui suivent cet ordre, Alexander était devant moi à me tendre la main avec un sourire narquois. Je pris sa main et me dirigeai la tête haute vers la piste de danse.

Lorsque les premières notes se mirent à jouer, nos pieds se laissaient porter.

- Ravi de te voir Werthmisters. Dit-il d'un ton sarcastique.

Ravi de te revoir connard.

Sa main agrippe fermement la mienne. Il cherche le contrôle. Il cherche à prendre le dessus. Nos pas sont lents. Mon regard évite le sien. Je veux le moins de contact possible.

Après quelques secondes, son regard pesait sur moi. Je sais que cet abruti me fixe, je le sens. Ça me dérange, ça me démange. Je relève la tête.

- Arrête de me fixer. Pestais-je.

- Je fais ce que je veux Vic.

Les yeux dans les yeux, c'est un combat qui est lancé. Le rythme de la musique augmenté et nos pas suivent. Notre valse s'enflamme alors très vite. La tension monte. Je sens ma haine augmenter un peu plus à chaque pas, à chaque seconde, à chaque note. Elle prend possession de moi, de mon corps et de mon âme. Je ferme les yeux et prends une grande bouffée d'air. Je dois me contrôler. Je ne dois pas faire un seul faux pas.

Un seul pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant