Musique: Atantis - Seafret / Hosyline (edits) Billie Ellish
—"Je refuse de te perdre".
Je répète à voix haute la phrase qui m'a légèrement perturbé lorsqu'il m'a sauvé de cette noyade.
Encore secoué de la veille, c'est Alexander qui rentre le plus discrètement dans ma chambre. On dirait un adolescent qui se faufile en douce dans la chambre de sa petite amie pendant que tout le monde dort.
"Je refuse de te perdre" m'avait-il dit après l'accident d'hier soir.
Depuis mon réveil au beau milieu de la nuit, cette phrase tourne en boucle. Elle est présente comme un disque qui ne s'arrête jamais de tourner. Je cherche à déchiffrer le sens profond que cache cette phrase. Elle a plus d'importance que toutes les autres phrases.
La porte de ma chambre s'ouvre doucement, trop doucement à mon goût. Le corps d'Alexander rentre dans la chambre. La porte est à présent fermée, nous sommes tous les deux dans la chambre. Tous ces mouvements sont légers. Il cherche à ne pas se faire surprendre par moi, on dirait.
— J'espère que je ne te réveille pas. Je voulais m'assurer que tu allais bien.
Savoir si je vais bien, à cinq heures du matin. Tu t'inquiètes vraiment ? Sa voix est si faible que l'on se demande si la honte ne le gagnerait pas. Je commence à me poser de sérieuses questions sur sa présence dans ma chambre aussi tôt. N'est-il pas censé dormir paisiblement.
— Je t'ai fait sécher ta robe hier soir pendant que tu dormais.
Il tire une chaise et s'assoit près du lit. Je le vois mal à l'aise, il se gratte la nuque. C'est bien la première fois que je le vois aussi peu confiant. Il est presque mignon comme ça. En rentrant dans la pièce, il avait déposé ma longue robe sur un des fauteuils près de l'armoire.
Tais-toi Vic, tu dis des conneries.
Arrête, n'oublie pas qu'il a été un véritable connard avec toi.
Il y a un changement énorme entre Alexander que j'ai vu jusqu'à présent et celui qui est face à moi. La noyade a créé un réel choc, une prise de conscience. Il s'est transformé en une autre personne. Une partie de moi chercher à croire qu'il est sincère, que je ne me fais pas de mauvaise impression. La peur d'être manipulé prend le dessus. Je me demande si même lorsque je suis en position de faiblesse, il va me détruire encore une fois. Va-t-il appuyer encore une fois sur les blessures à peine refermer ?
Qu'est-ce-que je devrais bien faire ? Le rejeter ? Le remercier ?
Cela serait déjà un bon début.
Tu dois être polie, il t'a sauvé la vie.
Petit rappel Vic.
— Merci beaucoup, pour hier et la robe aussi.
Je suis aussi gêné que lui. Je ne sais pas trop comment réagir. Mes inquiétudes se mettant à décaler pour laisser place à l'espoir.
La haine qu'il me porte est toujours présente. Est-elle seulement illusoire, un mensonge monté de toutes pièces. Je suis persuadé qu'elle commence à disparaître. L'eau coule sous les ponts. Les erreurs de jugement sont bien présentes à notre âge. Ces quelques confidences ont affaibli ma haine. Elle se transforme petit à petit.
— Est-ce-que tu me laisses veiller sur toi s'il te plaît ? Me demande-t-il en prenant ma main qui est la plus près de lui.
Je ressens de la sincérité dans sa voix. C'est presque vital. Il a besoin de s'assurer que je ne recommencerai pas. Malgré le fait que je n'ai pas fait exprès, il reste dans la crainte et la peur que cela se répète. La culpabilité encore nouée à moi me pousse à briser cette barrière de haine que j'ai éprouvée pour l'aider.
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Un seul pas
Roman d'amourDans la famille Werthmisters, le contrôle et l'image sont primordiaux. Lorsque la mère de Victoria perd le contrôle, tout semble sur le point de s'effondrer. Pour redorer leur image, le père de Victoria les emmène en Italie accompagnés de la famille...