Chapitre 30

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Musique: Dandelions - Slowed + Reved / Another love - Tom Odell

— L'amour fait un mal de chien.

Seule, dans cette grande salle de bal, mon regard se perd dans les branches et les vagues qui bougent selon le rythme du vent. Le vent semble en colère et triste. Les branches se secouent de manière violente et brute. Certaines semblent fatiguées et sur le point de se briser. Les bras croisés, je continue de regarder le spectacle. Je regarde la danse orchestrée par monsieur le vent. Il m'aide à me reconnecter mes pensées, mes craintes et mes regrets. Le réveil a été douloureux, je ne cerne pas encore toutes mes émotions. Mes pieds m'ont traîné pour m'emmener ici. Je reste là, bloqué dans mes souvenirs pour m'échapper de la réalité. Mes souvenirs sont tellement plus agréables que le véritable monde. J'entends de nouveau le rire d'Alexandre. Je revois son sourire et ces yeux remplis de fierté après avoir gagné une partie de tennis. Ces insultes et ces confidences raisonnent comme une douce mélodie dans mes oreilles. C'est comme regarder un film. Simplement, cette fois, je ne suis pas assise devant un grand écran. Je suis debout plongé dans ma mémoire dans le but de créer un film de mes propres souvenirs. Dans mon film, les personnages principaux, c'est nous, juste lui et moi. C'est notre histoire.

Le plus triste, c'est qu'avec le temps, ces souvenirs vont se chevaucher, s'effacer pour finir par disparaître. J'ai peur d'oublier que le véritable bonheur, le véritable amour existent réellement. Je le sais, je l'ai ressenti. Je l'ai vécu.

C'est le bruit de la porte qui s'ouvre qui me ramène à la réalité, dans notre monde. Je vis Alexander fermer les portes. Il paraît fatigué à la vue de ces cernes épais et bien marqués,commes'iln'avait pas dormi de la nuit. Une fois les portes fermées, il s'approche de moi d'un pas rapide. Un sourire malicieux apparaît sur son visage. Il se met face à moi et il finit par dire:

— Une dernière danse mademoiselle?

Pourquoi je sens qu'il a une idée bien précise en tête. Il sait exactement comment il souhaite me dire au revoir. Il a toujours su ce qu'il voulait. Il réussit toujours à avoir ce qu'il veut.

— Oui avec plaisir monsieur Castels.

Je lui souris tendrement, un petit sourire rempli de tristesse. Je le sais, c'est le début de la fin. Je n'aurais même pas eu le temps de connaître toutes les sensations de l'amour véritable. Il tendit la main que je pris avec plaisir. Je veux ressentir une dernière fois le bonheur absolu.

Une danse, la dernière que nous avons partagée était catastrophique pourtant j'en garde un bon souvenir. C'est la preuve que nous avons évolué. La preuve que notre relation n'a pas toujours été toute blanche, elle a été peinte par des milliers de couleurs; de milliers de nuances. Elle a toujours été guidée par les émotions et les sentiments, par notre cœur.

Il place sa main dans le bas de mon dos pour coller son corps au mien. Doucement, nous commençons à danser. Son corps est chaud et ce n'est pas doux. Cette douceur va me manquer. J'ai l'impression d'être une fleur sur le point de faner. Mais malgré la fin, on essaye de se sauver comme on peut. Il prend son temps et savoure chaque seconde, chaque millième de seconde. Son pouce me caressait délicatement mon dos. Nous nous laissons guider par notre intuition, par notre douleur. Notre danse nous fait traverser la salle selon le rythme de la mélodie orchestrée par le vent. L'univers nous guide. Le temps semble ralentir, les secondes et les minutes deviennent plus longues. Le temps est ralenti, j'en suis sûr.

Et pour une fois, c'est agréable. Je souhaite même que le temps s'arrête pour l'éternité. Tout est parfait, à sa place. Je sais exactement où je dois être, dans ces bras.

Aucun de nous deux n'avait envie de parler, nous étions justes là, l'un contre l'autre. Pendant quelques minutes, je voulais retrouver la paix. Je voulais ressentir cette sensation de bien-être comme lorsque nous passions du temps ensemble ces dernières semaines. Mon âme commence de nouveau à vibrer, des vibrations si puissantes que mon corps entier frémit. J'étais en train de revivre. Je pouvais de nouveau être moi-même. Je me sens entière à ces côtes, libre. J'avais trouvé, en plus de tout cela, ce qui me manquait pour vivre: l'amour et le bonheur.

Un seul pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant