Chapitre 14 - Dazai

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Je range les bouteilles étalées sur la table et fouille dans mes placards pour faire le point sur mes provisions. Si je veux suivre les recommendations des médecins, je vais devoir acheter de quoi nourrir Chûya correctement... D'habitude, je me contente de conserves et de plats à réchauffer.
Je vais aussi devoir m'occuper des vêtements. La tenue habituelle ne suffira pas pour un convalescent. Normalement, la plupart de ceux qui travaillent dans le même genre de milieu que nous choisissent une tenue qu'ils achètent en double et portent tous les jours. C'est mon cas et celui de Chûya. Le problème, c'est que nous devons nous racheter des vêtements neufs si il y a un imprévu, comme aujourd'hui.
Je pars en fermant la porte à clef. Chûya s'est endormi peu après son arrivée. Son état n'est plus aussi préoccupant que ces dernières semaines, mais reste fragile. J'essaie de me convaincre que cette situation va me permettre de le surveiller. Pas de prendre soin de lui, ni de passer du temps avec lui.
Je suis doué pour mentir mais je ne suis pas certain de pouvoir jouer la comédie cette fois-ci.

~

À mon retour, rien n'a bougé. Moi qui travaille toujours le moins possible, je suis libéré jusqu'au départ de Chûya. Je vais devoir trouver de quoi m'occuper.

Je prépare tant bien que mal du riz avec des légumes et apporte une assiette dans la chambre d'amis. Chûya ouvre les yeux et me demande de l'aider parce qu'il ne peut pas encore manger tout seul. Ses mains tremblent et il mange lentement, en essayant de préserver ses trois côtes cassées.
Je ne me suis jamais occupé de quelqu'un de cette manière. Aussi loin que je me souvienne, la délicatesse et la patience ne m'ont jamais été demandées. J'ai déjà forcé un prisonnier à avaler quelque chose pour qu'il ne se laisse pas mourir de faim, mais là, je dois attendre entre chaque bouchée et en redonner avec précaution. Par miracle, j'arrive à ne rien renverser.
Chûya reste silencieux. Je l'observe à la dérobée. Il n'a pas beaucoup changé depuis la dernière fois que je l'ai croisé. Il est juste un peu plus maigre et un peu moins vif. Je remarque que ses yeux bleus n'ont pas la même lueur que d'habitude. Il manque quelque chose.

- Ton pouvoir n'est pas revenu ? je tente, surpris que personne ne m'en ait informé.

- Non. Pas encore.

Je sens la douleur dans sa voix. Son pouvoir est lié à lui avec une telle intensité que s'en trouver séparé doit l'affecter plus que la plupart des gens.
Le silence s'installe à nouveau. On ne s'est jamais adressé la parole quand ce n'était pas obligatoire. Je me rends compte que tout ce que je sais sur lui, je l'ai appris en l'observant, en le testant, mais qu'il ne s'est jamais vraiment confié à moi. Je m'en veux presque un peu d'avoir cherché ses dossiers pour récupérer le plus d'informations possibles à son sujet. En même temps, je suis persuadé qu'il a fait la même chose pour moi.
Le repas touche à sa fin. Je me lève et me dirige vers la porte.

- Dazai ?

Je me retourne.

- Oui ?

- Tu n'as rien mangé.

Il a raison. Je ne me suis pas occupé de mon propre repas.

- Je n'ai pas faim.

- C'est pas une raison. Reviens ici et mange.

Je ne comprends pas son regard. Il a l'air en colère, et inquiet. Je décide de lui accorder ce qu'il demande. Je peux bien me forcer un peu.

- D'accord.

Je retourne dans la cuisine et me sers à mon tour. Chûya insiste pour que je reste manger dans sa chambre, pour être certain que je ne moque pas de lui.
Étonnamment, ce n'est pas si désagréable. Sentir que quelqu'un se soucie un minimum de moi me touche plus que je ne voudrais bien l'admettre. Je ne sais pas quel est ce sentiment, mais il me rassure.
Comme si j'avais une place quelque part.

~~

Hey ! 
J'aime bien ce chapitre, (enfin) un peu de fluff ! J'adore ça, donc je vous préviens il y en aura beaucoup...
Oh, et d'ailleurs, j'ai terminé la mise en page de l'histoire finale, on arrive à 35 chapitres  ! C'est la première histoire que je termine ! Je vais peut-être pouvoir travailler sur plus de choses, maintenant ! Enfin, je ne garantis rien... Je me bats en permanence contre la maladie, et c'est vraiment épuisant donc certains jours je ne suis pas en état de publier, désolée... Je vais quand même faire de mon mieux !
Merci d'avoir lu cette note de fin un peu longue !

{Soukoku} Seul un diamant peut en polir un autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant