Chapitre 17 - Chûya

271 19 4
                                    

À mon plus grand désespoir, je commence déjà à m'habituer à cette vie, alors que je ne suis ici que depuis deux jours.
Je me lève rarement de mon lit, sauf quand Dazai m'y oblige sous prétexte que ce sont les recommandations des médecins. Pour les repas, on utilise un téléphone qui filme la cuisine, et je donne les instructions à distance. Pour le moment, l'appartement est encore en bon état, mais il ne devrait pas tarder à brûler.
J'ai aussi besoin d'aide pour me laver, même si heureusement je peux aller aux toilettes seul. Au début, malgré nos efforts pour avoir l'air indifférents, cela restait un mauvais moment à passer. Yosano nous a expliqué que c'était le cas pour tous les invalides, au début.
J'ai décider de ne pas me formaliser là-dessus. De toute manière, vivre ensemble est une vraie torture pour nous deux.
Il est près de quatorze heures. J'entends la sonnette qui annonce l'arrivée de Yosano. Je la laisse s'occuper de mes blessures, après quoi elle s'apprête à repartir.

- Dazai ? demande-t-elle soudain. J'aurais une course à faire, mais personne ne veut m'accompagner... Tu viens avec moi ?

- Je ne peux pas, je dois...

- Il n'a rien à faire, je lance, ça ne le dérange pas.

- Parfait ! Allons-y ! Avant de sortir, Dazai me fusille du regard.

- Tu me paieras ça.

Je souris et lui fais signe que Yosano l'attend.

Une fois seul, je reprend ma lecture là où je l'ai laissée. Étonnamment, je me suis rapidement pris d'intérêt pour L'histoire abrégée du Japon. Je découvre tout ce à quoi je ne m'étais jamais intéressé. En regardant tous les livres rangés en face de moi, je me sens humilié par mon propre manque de culture. Dans la Mafia, ce n'est pas un problème. La plupart des gens avec qui je travaille n'ont jamais eu l'occasion de s'y intéresser.

Quand je travaillais avec Dazai, tout ce que l'on pouvait trouver pour être supérieur à l'autre était bon à prendre. Dans ce domaine comme dans bien d'autres, c'est moi qui suis battu.
Moi qui suis devenu capitaine en deuxième. Qui ait intégré la Mafia en deuxième. Qui parvenait à résoudre les affaires en deuxième. Moi qui suis parvenu à me faire une place dans la Mafia alors que je n'avais pas choisi d'y entrer. Je revois souvent les visages haineux de mes amis convaincus de ma trahison.
Et l'air triomphant de Dazai lorsqu'il m'a fait comprendre que je n'avais pas le choix.

Quelques heures plus tard, je finis par m'endormir. Je n'ai rien d'autre à faire, et je commence à me lasser de tourner en rond dans ma tête. Ce n'est pas parce que Dazai s'occupe de moi que notre relation va s'arranger. Je lui pardonnerai jamais, et il ne me prendra jamais au sérieux.
Peut-être que nous n'aurions jamais dû nous rencontrer.

~~

Hey !
Je ne peux pas écrire uniquement du fluff... Dommage !
J'espère que ça vous a quand même plu !

{Soukoku} Seul un diamant peut en polir un autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant