La chambre d'amis est en fait une bibliothèque avec un lit au milieu. Elle n'a pas l'air de servir beaucoup. Après le repas, je demande à Dazai de me prêter un livre, pour passer le temps. Je n'ai jamais eu le temps ni l'envie de lire, mais tout ce qui peut me distraire est bienvenu. Dazai parcourt rapidement quelques titres. Histoire du suicide, Les suicides les plus étonnants, Le suicide parfait.
- Tu n'as rien sur un autre sujet ?
Mon air exaspéré le fait sourire.
- J'ai de la philosophie, de la littérature et de la poésie. Tu n'es pas assez intelligent pour ça.
J'essaie de me lever dans l'intention de le frapper, mais mes blessures me retiennent. Je me contente de l'insulter.
Dazai finit par attraper un épais volume relié.
- Essaie ça.
Histoire abrégée du Japon.
- Au lieu de me dévisager avec ton regard sceptique, lis-le, ajoute-t-il.
Sans me laisser le temps de protester, il sort de la pièce et ferme la porte derrière lui.
Je suis fatigué d'avance, mais j'ouvre tout de même le livre à la première page et me plonge dans l'histoire de mon pays.~
- C'est l'heure de manger.
Je sursaute :
- Quoi ?
La lumière de la pièce a baissé. L'horloge au mur indique vingt heures. Je glisse une feuille entre les pages du livre et le pose à côté de moi. Dazai a l'air fier de lui. Cela le rend encore plus insupportable.
- Alors? demande-t-il en s'installant sur la chaise à côté de moi.
- Tu as gagné. C'est... intéressant. J'aime bien.
Ses yeux bruns s'illuminent. Je le trouve fascinant. Mon regard s'attarde un peu trop longtemps, alors Dazai s'empresse de me faire manger. Cette fois-ci, je remarque qu'il a aussi amené une assiette pour lui. Sur ce point, c'est moi qui ai gagné.
- C'est le même repas que ce midi.
J'ai fait la remarque parce que j'ai l'impression que Dazai évite le sujet.
- Oui.
- Tu ne sais pas cuisiner, c'est ça ?
- Oui.
Je ne crois pas avoir déjà l'avoir vu rougir, pourtant il a l'air gêné.
- J'ai suivi la recette, mais c'est un miracle que ce soit mangeable.
J'imagine la tête de mes subordonnés si je leur disais que le terrible Dazai Osamu, ancien capitaine de la Mafia, est incapable de cuisiner correctement.
- Et tu ne sais toujours pas conduire, je suppose?
- Et toi ? Tu t'es racheté une voiture pour remplacer celle que j'avais brûlée ?
Je décide de ne pas insister. Ce sujet est sensible pour nous deux. Cette voiture était ma première, je me l'étais offerte après avoir économisé pendant des mois, et cet idiot l'a brûlée pour s'amuser.
Encore quelque chose que je ne lui pardonnerai jamais. Il m'a humilié, blessé, abandonné.
Rien ne pourra jamais remplacer tout ce que j'ai perdu à cause de lui.
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{Soukoku} Seul un diamant peut en polir un autre
FanfictionUn soir, après le travail, Chûya croise Dazai dans un bar. Il a à peine le temps de le reconnaître qu'il ressent une piqûre dans le bras, et son pouvoir, bloqué par celui de Dazai, lui est inutile. Il s'évanouit sans rien pouvoir faire. De son côté...