Selma est une femme vraiment intéressante. On passe le reste du trajet à parler pouvoirs et politique. Elle est intelligente et cultivée.
Discuter avec elle me distrait momentanément de mes inquiétudes.
Malheureusement, on atteint bientôt un grand hôpital délabré.- On est arrivés, précise notre chauffeur en se garant sur ce qui devait être le parking.
Il n'en reste que du goudron abîmé par les années.
- On ne devrait pas... être un peu plus discrets ? s'inquiète Atsushi en regardant vers les fenêtres rafistolées avec du carton.
- Plus vite ils nous verront, plus vite ils s'inquièteront, assure Selma. D'après les plans, ils ne disposent d'aucune sortie en sous-sol qu'ils pourraient utiliser pour s'enfuir. Ils sont particulièrement confiants concernant leurs capacités de défense.
J'ouvre la portière de mon côté et me glisse dehors :
- C'est ce qu'on va voir.
Je fais signe à Kunikida, qui attend un peu plus loin, et procède rapidement au test micro avec Ranpo et le patron qui observeront tout de loin. Atsushi et Kiôka se placent à côté de moi, et Selma part rejoindre deux de ses collègues. Tout le monde est arrivé et se rassemble en équipes de trois. L'opération peut commencer. Chacun vérifie une dernière fois son équipement et se dirige vers le bâtiment. On ne distingue aucun mouvement venant de l'intérieur.
Par précaution, nos chauffeurs s'éloignent de nous. Ils attendront un peu plus loin sur la route, afin de pouvoir bloquer les éventuels civils qui se dirigeraient dans notre direction.
Atsushi, Kiôka et moi sommes chargés de passer devant les équipes du gouvernement et de neutraliser chaque personne que nous croisons.
J'ai répété plusieurs fois à Kiôka qu'elle ne devait tuer personne, donc tout devrait bien se passer.On entre par une porte latérale. Je n'entends aucun autre bruit que celui de nos pas. Les longs couloirs gris se succèdent rapidement. On vérifie chaque salle une par une, mais pour le moment elles sont toutes vides. L'équipe de Selma nous suit, une dizaine de mètres en arrière.
On arrive bientôt devant un escalier. En montant à l'étage, on entend les premiers cris de surprise et de douleur. Une personne en longue robe de moine, au visage androgyne mais figé par la peur, nous attend sur le palier. Il pointe difficilement son pistolet ; je devine qu'il n'en a jamais tenu avant. Kiôka le désarme et l'assomme, puis le laisse aux bons soins du gouvernement.
Je m'ennuie un peu. J'espérais que ça serait plus trépidant. J'ai l'impression d'avoir élaboré ce plan génial pour rien.
Et puis, d'un coup, une alarme retentit. Les couloirs commencent à se remplir de pantins identiques au premier. Dans les salles, on découvre les premiers corps ensanglantés, dont la vie ne tient plus qu'à un fil.Une douce effervescence se met en place. Ceux qui nous font face sont de mieux en mieux armés et préparés. J'entends plusieurs coups de feu à travers le bâtiment. L'adrénaline m'envahit. Je slalome entre les corps, les coups de feu, les couloirs, déverrouillant les salles et neutralisant tous ceux qui croisent mon chemin. J'esquive plusieurs seringues qui m'étaient destinées. L'un des membres du gouvernement est touché par l'une d'entre elles. Il n'avait pas vu l'ennemi s'approcher, et a juste le temps de regarder son bras avant de s'écrouler.
Selma se bat férocement. Sa minceur et son agilité lui donnent un énorme avantage.
Je perds bientôt la conscience du temps qui passe. Je cours d'un endroit à l'autre en suivant le circuit que m'indique Ranpo. On passe à l'étage suivant, croisant d'autres équipes de deux ou de trois. À chaque victime que l'on retrouve, je jette malgré moi un regard pour vérifier qu'il ne s'agisse pas de Chûya. Il est sûrement à un autre endroit... Je ne veux pas avoir à le compter parmi les morts, et pourtant ça serait par ma faute.
J'essaie de ne pas y penser. Sans succès.
~~
J'ai eu un peu de mal à écrire cette scène... J'espère que ça ne se voit pas trop :)
VOUS LISEZ
{Soukoku} Seul un diamant peut en polir un autre
Fiksi PenggemarUn soir, après le travail, Chûya croise Dazai dans un bar. Il a à peine le temps de le reconnaître qu'il ressent une piqûre dans le bras, et son pouvoir, bloqué par celui de Dazai, lui est inutile. Il s'évanouit sans rien pouvoir faire. De son côté...