I make boys cry

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Lundi 10 septembre,

Nous arrivâmes au lycée toutes les trois, discutant de tout et de rien, prêtes à commencer une nouvelle semaine.
Pourtant, lorsque nous passèrent le portail, j'eus l'étrange impression que tout le monde nous regardait.
Ayame nous demanda de l'accompagner au casier et nous comprîmes alors tous ces regards.
Une petite foule était attroupée devant son casier.
Elle écarta les gens pour passer mais s'arrêta net en voyant ce qui était écrit sur son casier. Je regardai par dessus son épaule et vit le mot « slut » peint en rouge.
Je la pris par la main et l'écartai de cette masse de gens.

- Qu'est-ce que vous regardez ? Y a rien à voir, cria Yui.

Nous nous dirigeâmes aux toilettes et après avoir vérifié qu'il n'avait personne, je bloquai la porte.

Ayame s'approcha du lavabo et se regarda dans le miroir. Son mascara avait coulé et ses yeux étaient légèrement vitreux à cause des larmes. Elle prit de l'eau dans ses mains et entreprit de retirer son mascara et son gloss.

- « Slut ». C'est vraiment ce qu'il pense de moi ?
- Qui, lui demanda Yui.

Ayame se tourna vers nous et me scruta du regard. J'avais compris de qui elle parlait.

- Yui-chan, il n'y a qu'une seule personne qui pourrait faire ça. Y en a qu'un que la vie privée d'Ayame pourrait intéresser.

Yui mit du temps a comprendre.

- Attendez, vous pensez vraiment que mon frère a fait ça ?
- Qui d'autre veux-tu que se soit, demandai-je.
- Mais vous le connaissez, il ne ferait jamais ça enfin...

Elle chercha mon soutien en le regardant dans les yeux. Je voyais bien qu'elle essayait de convaincre de prendre sa défense.
En voyant qu'on ne changerait pas d'avis, elle sortit, l'air vexé qu'on ne l'a croit pas.

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Le dernier cours, celui de japonais, passait avec une lenteur folle. L'entraînement de volley se tenait juste après et je n'avait qu'un objectif, confronter Tsukasa.
Je tapai du pied nerveusement. Même les chances
pour que ce ne soit pas lui étaient faibles, j'espérai toujours me tromper.
Je sentis ma chaise être poussée. Depuis le cours de japonais avant les vacances, j'étais restée à ma place, c'est à dire, devant Sakusa.
Je me retournai vers lui.

- Arrête de faire ça.

Il avait la fâcheuse tendance à étendre ses jambes sous son bureau et à poser ses pieds sur ceux de ma chaise, ce qui rapprochait lentement ma chaise de mon bureau, jusqu'à ce que je sois coincée entre les deux.

Il me regarda, faisant mine de n'avoir rien compris.

- Tes pieds. Ma chaise. On en a déjà parlé.

Le professeur s'approcha de nous.

- Vous deux, si c'est encore pour une histoire de chaise que vous vous disputez...

Il avait l'air très fatigué. Depuis qu'il m'avait changée de place, il avait assisté plusieurs fois à ce genre d'histoire.

- Mademoiselle Shōda, je vais finir par croire que peu importe la place, vous vous disputerez toujours avec vos camarades... Si cette histoire de chaise vous embête tant, restez donc debout pour les cinq dernières minutes.

Je rougis de honte. Tout le monde me regardait et devait sans doute penser comme lui, que je n'étais là que pour perturber le cours.
Je m'excusai et me rassis correctement sur ma chaise, ignorant les pieds du brun derrière moi toujours posés là où je lui avais interdit de les mettre.
Les cinq dernières minutes passèrent vite et lorsque que je ramassai mes affaires pour me rendre à l'entraînement, je sentis quelqu'un me tapoter sur l'épaule.
Je me retournai et vis le garçon dont le téléphone avait été « cassé par Sakusa ».

- Je vois que tu fais partie de notre team maintenant, Natsuki-chan.

Je tiquai quand il utilisa mon prénom.

- Quelle team ?
- Ceux qui détestent l'autre espèce de coincé.

Je le regardai, incrédule. Il avait juste mis ses pieds sur ma chaise, j'allais pas le détester pour ça.
Je le bousculai pour sortir.

- Non, je crois pas.

Je rejoignis Yui et, à ma grande surprise, Sakusa, qui m'attendaient dehors. Enfin je n'étais pas tant que ça surprise puisqu'ils sortaient ensembles.

- Ayame vient pas ce soir, elle m'a envoyé un message pour me prévenir.

Nous nous dirigeâmes vers la salle et en chemin, nous croisâmes Komori. J'accélérai à mesure qu'on approchait de la salle.
J'entrai et me dirigeai sans changer de chaussures vers le centre de la pièce où bon nombre de joueurs entouraient leur capitaine qui semblait leur expliquer quelque chose. Je poussai ceux qui se trouvaient devant moi et apparus devant Tsukasa.

- Natsuki-chan ! T'es venu aujour–

Je le giflai assez fort.

- Mais t'es malade !
- « Slut ». Ça te dit quelque chose ?
- Oh...

Il baissa la tête.

Ma main, qui était retombé le long de mon corps, se relava, prête à lui mettre une deuxième claque mais je sentis quelqu'un m'attraper le bras.

- Pas de violence, allez vous expliquer dehors, dit Komori.

C'était aussi lui qui me tenait le bras. Il me traîna à l'extérieur pendant que Yui et Tsukasa nous suivaient. Ce dernier s'assit par terre, contre le mur, tête baissée.

- Ce n'est pas moi...
- Ah oui ? C'est qui alors ? Le premier ministre ?
- C'est de ma faute, mais j'aurais jamais fait ça...

Il releva la tête, révélant ses larmes.

- C'est de ta faute mais c'est pas toi ?
- Tu sais bien que j'aurais jamais fait ça...

Je soupirai.

- Tu l'as déjà dit ça. Si c'est pas toi, c'est qui alors ?
- J'ai entendu votre histoire de danse samedi et il se pourrait que je l'ai répétée à un de mes potes...

Je me massai les tempes. J'hésitai à lui mettre une deuxième claque mais les regards de Yui et Komori m'en dissuadèrent.

- Son nom ?
- À qui ?
- À ton avis abruti ! Celui de ton pote qui a écrit sur le casier d'Ayame !

Il marmonna quelque chose.

- J'ai pas entendu.
- Kamiya Iwaoi.
- Très bien.

Je rentrai dans la salle et ramassai mes affaires.
En sortant, Yui m'intercepta.

- Natsuki, tu peux pas aller te battre contre lui.
- Pourquoi pas ?
- Il est parti à cette heure là, me répondit Tsukasa qui était juste derrière elle.

Je soupirai et reposai mes affaires. Je lui règlerai son compte demain.

The quiet boy (Sakusa Kiyoomi x oc) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant