The Quiet boy

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Vendredi 5 juillet

Sakusa Kiyoomi.
Je sais pas quand est-ce que j'ai commencé à m'intéresser à ce mec. Peut-être est-ce le jour où il a enlevé son masque en plein milieu d'un cours. Ou peut-être lorsqu'en cours de sport, on a joué au volley et qu'il montrait enfin un intérêt pour quelque chose. Ou peut-être est-ce dès que je l'ai vu le premier jour de notre deuxième année de lycée, lui, un garçon très grand, au regard et aux cheveux sombres, parcourir la classe de ce même regard et aller s'asseoir dans le coin près de la fenêtre de la classe, loin de tous.
En tout cas, ce n'était pas la fois où j'étais enrhumée et où mes reniflements répétitifs n'avaient pas mis longtemps à le mettre en colère et qu'il m'avait alors lancé un paquet de mouchoirs en plein dans le nez. J'avais compris ce jour-là, grâce à la précision et la puissance de son lancer qu'il devait être super fort en smash. Ce n'était pas non plus la fois où j'étais tombé au milieu de la cantine, mon plateau ruinant ma chemise d'uniforme et qu'il m'avait regardé avec un mépris non-dissimulé avant de me contourner soigneusement, ne voulant pas prendre le risque de tacher son uniforme immaculé.
J'éprouvais pour lui un curieux mélange de curiosité et d'aversion.
Il ne semblait jamais se mélanger aux autres, n'accordait de sourire à personne, se contentant d'aller tous les matins s'asseoir à cette même table qu'il avait choisi 2 mois auparavant. Le peu de lui que j'avais réussi à analyser m'énervait. Alors que je passais des heures le soir à réviser pour obtenir des bonnes notes, lui ne semblait pas fournir d'efforts particuliers pour se maintenir à un niveau scolaire plus que satisfaisant. Aussi, je me forçais à participer pour rester dans les bonnes grasses des professeurs (essuyant au passage quelques moqueries de la part de mes camarades à cause de ce comportement), alors que lui, n'avait presque pas ouvert la bouche depuis le début de l'année et avait nos enseignants à ses pieds.
Malgré mes nombreuses observations et études du personnage, quelques parts d'ombre subsistaient. Surtout à propos de cette manie de ne pas s'approcher des autres et de porter un masque.

- Tu vas le tuer à force de le regarder comme ça.

Ma meilleure amie venait de me chuchoter ça.

- Mais non, elle le fait depuis le début d'année et jusque là il va très bien.
- C'est pas une raison pour continuer !

Mes deux meilleures amies. La plus raisonnable des deux s'appelle Yui Lizuna. Yui et moi sommes amies depuis notre naissance étant voisine. Yui est la déléguée de classe et la seule extravertie du trio.
Ayame s'était greffé à notre duo lors au cours de notre deuxième année de collège.

- Vous venez au match demain, demanda Yui.

Yui était la petite sœur du capitaine de l'équipe de volley, Tsukasa Lizuna. Celui-ci, déclarant qu'il préférait la voir dans le club de volley plutôt que dans n'importe quel club, l'avait enrôlée comme manager. Même si elle s'était plainte pendant longtemps du fait qu'elle n'aimait pas le volley, elle avait fini par s'y résigner face à la bonne ambiance qui régnait dans l'équipe.
Enfin, ça c'était la version officielle. D'après nous ( Ayame et moi), elle avait commencé à apprécier le volley après avoir rencontré un joueur d'une autre équipe.

- Bien sur que je viens, lui répondit Ayame tout sourire.
- On s'en serait pas douté, rajoutais-je .

Ayame était folle de Tsukasa. Après, je pouvais pas lui le reprocher, même moi j'étais amoureuse de lui quand j'étais petite.

- Natsuki-chan, tu viens pas je suppose, soupira Yui.
- Exact, j'ai des devoirs à faire.
- C'est quoi le but du week-end si tu fais encore tes devoirs ?

Je ne répondis même pas. Qu'elle aille dire ça à ma chère mère qui me mettait la pression scolairement parlant. Profiter du week-end ? Non, il en était hors de question. Si je me relâchais ne serait-ce qu'une journée pendant que les autres continuaient de travailler, je perdrais mon niveau, j'arrêterai l'école et je deviendrais un de ces enfants qui, a 45 ans, vivent toujours au crochet de leur parents. Voilà d'en quoi j'étais embrigadée depuis le collège. Cours particuliers le soir, révisions le week-end.
Ce schéma de travail élaboré par ma mère d'abord pour ma sœur, ensuite pour moi, avait fait ses preuves. Ma mère était un modèle de réussite pour les autres parents. Ma sœur était ingénieure et moi j'étais première de ma classe à l'Institut Itachiyama, future médecin ou ingénieure, il adviendrait à ma mère de faire ce choix.
La cloche sonna et on ramassa nos affaires. Enfin le week-end.
Alors que Ayame nous saluait pour aller rejoindre son bus, Yui m'entraîna par le bras sur le chemin pour rentrer chez nous.

- Quand est-ce que tu comptes dire quelque chose à ta mère pour tes études ? T'en as pas marre de travailler tout le temps ?
- Bof. Je m'en fous un peu...
- Tu es vraiment entrain de sacrifier ta jeunesse, s'exclama Yui.

Non, j'en avais pas grand chose à faire. La seule chose sur laquelle ma mère était stricte c'était les études. J'essayai de changer de sujet.

- Ta sœur revient quand ?
- Elle est revenue il y a deux jours. Je te dis pas l'enfer. Elle dort le jour et vit la nuit. Elle fait tellement de bruit la nuit que j'en dors plus.
- La chance.

On arriva devant chez moi. Je la saluai rapidement avant de rentrer.

- Maman, je suis rentrée !

Ma mère apparut, les cheveux rassemblés dans un chignon bancal.

- J'ai fait des gâteaux, viens me dire s'ils sont bons.

Je grimaçai d'avance. Habituellement, c'est mon père qui cuisine et pour cause, je pense que n'importe qui mourrait en goûtant la cuisine de ma mère.

- Je suis pas sure de vouloir goûter...
- Je te jure que j'ai suivi une recette.

Face aux yeux doux qu'elle affichait, je capitulai.
Elle me tendit alors un plateau remplit de gâteaux en forme de cœurs, d'étoiles et de sapins de Noel.

- Maman, pourquoi il y en a en forme de Sapin de Noël ?
- Plus il y a de formes, plus on rit, tenta-t-elle.

J'en pris un en forme de cœur, l'enfournai dans ma bouche et mâchai, me concentrant sur le goût. Ce n'était pas le pire qu'elle est fait. Il avait trop le goût d'amande, la pincée de sel initialement recommandée dans la recette semblait s'être transformé en 1kg de sel et le gâteau en lui même était trop sablé.
Je pris un verre d'eau pour faire passer le tout.
Elle m'en tendit un deuxième.

- Non merci, j'ai pas trop faim là tout de suite.

Je l'embrassai rapidement sur la joue et grimpai les marches de l'escalier pour rejoindre ma chambre.

- Au fait, cria ma mère depuis le rez-de-chaussée, ton prof de maths a appelé. Il est malade, il ne peut pas venir ce soir !

Cette information me combla de joie. Ma mère avait choisi personnellement mes professeurs particuliers. Afin de ne pas me distraire, elle les avait choisi les plus vieux possibles et les plus éloignés de mes idéaux physiques.
Je m'étalai sur mon lit.
Bye Bye le cours avec Monsieur qui pu de la bouche et bonjour séance de danse improvisée.
Je pris mon ordinateur et me mis à la recherche d'une chorégraphie sympa à apprendre.
Le week-end commençait bien.

The quiet boy (Sakusa Kiyoomi x oc) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant