Lundi 25 juillet,Kiyoomi et moi étions tranquillement installés à lire dans ma chambre, après une matinée de dur labeur quand soudain une question me vint à l'esprit. À vrai dire, elle me taraudait depuis un moment mais je n'avais jamais osé lui la poser. Je jetai mon livre et regardai avec insistance le brun posé à côté de moi sur mon lit.
Sentant mon regard, il leva les yeux de son livre et les planta dans les miens.- Kiyoo, pourquoi tu m'aimes ?
Il se redressa, à premier abord surpris, puis prit un air mi-sérieux, mi-dégoûté.
- Qui a dit que je t'aimais ?
Je le poussais du lit avant de répondre tandis qu'il ricanait, fier de sa blague.
- T'es vraiment pas drôle, j'espère que tu le sais.
Je croisai les bras sur ma poitrine et me rallongeai, ne reprenant pas ma lecture pour autant.
Le silence reprit place puis, au bout d'un moment, mon copain se rallongea à mes côtés avant de murmurer.- Je sais pas. T'es un peu marrante...
- Je suis un peu marrante ?
- Ouais, l'année dernière quand tu me détestais.
- Ça te faisait vraiment rire ?
- Surtout le jour où tu m'as crié dessus. Dans le parc.J'écarquillai les yeux en me rappelant ce souvenir. Mes joues s'empourprèrent à cause de la honte.
- Oh non, me dis pas que tu t'en souviens encore.
- Si. Et je suis prêt à me moquer de ce que t'as dit à ce moment jusqu'à la fin de nos vies.
- Donc je ne suis plus drôle depuis que je ne te déteste plus ?Il leva les yeux avant de poursuivre.
- Si quand tu t'es pris mon service dans la tête quand on était à la plage, c'était drôle.
Je me redressai et pris un air faussement énervé.
- Pourquoi dans chaque situation où tu considères que j'ai été drôle, je me suis soit mise dans l'embarras, soit je me suis blessée ? C'est quoi la prochaine situation, quand j'ai traversé le plafond de la maison abandonnée ?
Il secoua la tête.
- Non, ça c'était pas drôle, j'ai eu super peur. C'est juste que quand il t'arrive un truc pas grave ou que tu t'énerves, t'es trop drôle. Je serais pas l'expliquer. Par exemple, quand t'as passé l'entièreté de notre deuxième année à me détester, c'était très drôle.
- T'aimais le fait que je te détestais ?Un léger sourire apparut sur son visage.
- Ouais.
Je lui lançais un coussin dans la tête.
- Sale psychopathe !
Son sourire s'agrandit pour former un sourire moqueur et je sus que j'allais passer un mauvais moment.
- Sale psychopathe ? T'étais amoureuse de moi et tu faisais mine de me détester ! Je sais pas qui est le réel psychopathe !
- Toi.
- Non mais en vrai, avoue que t'es folle.Je pris une profonde inspiration.
- Lors de notre premier date, je tiens à insister sur le mot premier, à l'aquarium, tu m'as montré le poisson le plus moche et tu m'as dit « c'est toi ».
Ma réflexion le fit seulement rire.
- T'as rigolé aussi, se défendît-il
Il se redressa face à moi et planta ses yeux dans les mines
- Tu oublies que je t'ai montré les étoiles dans le ciel la nuit à Matsuyama et que je t'ai dit que tu étais la plus belle de toute, ajouta t'il d'un ton sérieux.
Je me détournai, les joues rougies en me rappelant ce souvenir. Lorsque je me retournais, Kiyoomi arborait un air fier grâce à l'effet qu'il avait produit.
Je le rallongeai et il fit de même, encore plus près de moi que la dernière fois, laissant nos bras se toucher.- Moi aussi j'ai une question.
- Vas-y, répondis-je avec appréhension.
- Quand est ce que t'as réalisé que tu m'aimais ?Je ne pus m'empêcher de lui asséner une légère claque sur le bras.
- Ça se demande pas ce genre de chose.
- Tu te moques de moi ? Tu m'as demandé pourquoi je t'aimais tout à l'heure.
- Réponds moi et je te réponds.Il prit une inspiration mais ne dit pas un mot.
Alors que j'allais lui dire que ce n'était pas grave, il commença :- La première chose que j'ai remarqué chez toi, c'était que t'étais une candidate redoutable en classe. J'ai jamais eu autant à me battre pour la place de premier de la classe. Tu participais, t'étais toujours polie avec les profs, tu faisais pas partie de ceux qui perturbent l'environnement de travail. Après j'ai compris que t'étais persévérante et que tu étais toujours prête à faire mieux quand tu m'as demandé de l'aide pour les cours. J'ai aussi vu à quel point tu étais loyale à Yui et surtout à Ayame quand t'as frappé le mec immonde qui rependait des rumeurs sur elle. Quand tu es devenue manager, tu as commencé à te préoccuper de moi alors que tu me détestais. Tu ne m'as jamais jugé, tu t'es toujours montrée attentive même si tu pouvais pas me supporter. Tu m'as donné un élastique pour que je ne mélange pas ma gourde et celle des autres. C'est toutes ces choses et d'autres qui font que je t'aime.
Je ne répondis, trop choquée par la confession soudaine. Ne sachant quoi répondre, je me contentai de l'embrasser.
Mon action le surprit et il me regarda avec des yeux perdus.- Presque un an. Ça fait presque un an que je t'aime.
Il passa doucement ses doigts dans mes cheveux pour les caresser avant de m'attirer à nouveau à lui. Il m'embrassa à nouveau, plus passionnément. Lorsque nos lèvres se séparèrent, il glissa sa main sur ma joue.
- Natsuki, je suis vraiment désolé de t'avoir fait du mal quand tu m'as déclaré tes sentiments. C'est juste que j'étais perdu et–
Je posais mes lèvres sur les siennes pour le faire taire.
- Kiyoo, c'était au moins il y a 4 mois, je t'en veux pas.
J'aperçus un court instant ses yeux brillants avant qu'il s'écroule sur le lit, m'entraînant dans sa chute et m'emprisonnant dans une étreinte confortable, protectrice.
C'est seulement maintenant que je compris l'entièreté du sens d'une phrase que m'avait un jour dit Motoya : Kiyoomi a du mal à exprimer ses sentiments. Mais quand il aime, il ne fait pas dans la demi-mesure.
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The quiet boy (Sakusa Kiyoomi x oc)
FanfictionNatsuki, élève de deuxième année de lycée, éprouve une profonde admiration pour Sakusa Kiyoomi, un garçon de sa classe. Pourtant, à cette admiration, se mêle un sentiment de haine et de jalousie envers ce garçon à qui tout semble sourire. Cependant...