Chapitre 16

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La vie de Stan Freyman est minable, sa mort est son plus grand succès. La police piétine sur son enquête. Luke n'a laissé aucune trace, c'est un pro. Le meurtre est évident, Luke a défoncé le genoux de Stan. L'installation est impressionnante, l'huile lentement chauffée avant qu'elle ne se déverse dans la baignoire, puis le gel qui l'enflamme. Stan a souffert. De la peur en premier lieu puis de finir brûlé vif. Les policiers qui enquêtent repèrent l'appartement à l'odeur de chair brûlée et de vomis, en suivant les traces dans le couloir.

Les rapports de police sont riches en détail, mais je n'apprends rien d'intéressant sur Stan, jusqu'à ce que Paul Bunyan affiche un sourire sur mon écran.

« Dis-moi tout mon grand », murmurais-je en laissant glisser mes doigts sur le capot de l'écran.

« Merci bon beau garçon, maman est fière de toi. »

Je regrette brusquement que les Spielman aient déménagé.

Mon bébé envoie à nouveau les informations qu'il a trouvé à Lori, je la laisse s'occuper du reste. Moi, je serais entré en force dans la maison, arme en main, et j'aurais tiré dans le tas, avant de finir avec James, celui qui a Stan dans sa base de données de clients, Stan a qui il a téléphoné la veille. James qui a effectué un retrait le jour même du même montant qui est désormais en possession de Luke. James qui a payé quelqu'un pour tuer ma fille.

Le reportage de Lori est vérifié et contre-vérifié avant qu'elle ne passe en onde. Son supérieur veut savoir qui est sa source de ses derniers reportages. Ce ne sont que des scoops de premier ordre. Lori n'en sait rien, même si elle devait dévoiler sa source au tribunal elle en serait incapable. Nous la regardons et nous écoutons attentivement. La nouvelle est un choc pour Riley. James avait beaucoup d'affection pour Riley, venant même l'encourager quand elle courait avec l'équipe du relais et ses autres courses. Elle éteint la télévision, préférant ne plus rien entendre au sujet de cette famille. Maddison et Camila l'appellent, puis d'autres amies aussi je la laisse, elle ne voulait plus y penser, ses amies veulent en parler. Elle leur parle de la visite de Tucker, toutes sont atterrées, puis se demandent ce qu'il savait, s'il était au courant pour son père et sa mère.

Je ne suis qu'à quelques mètres, dans la cuisine, répondant à l'appel de l'avocat. Un bordel médiatique sans nom s'en vient, et se sont ses propres mots. La ville et le comté proposent un accord pour éviter à Riley de témoigner. Je maîtrise ma voix et mes gestes en entendant le montant, l'avocat aussi, mais je sens qu'il jubile au vu de la commission qu'il va amasser. Comme je fais signe à Riley, elle salue ses amies et coupe sa communication avant que je ne m'approche et mette l'appel sur haut parleur avant de lui faire un résumé.

« Je veux attaquer les Spielman en justice, Monsieur. Calomnie, faux témoignage, complot pour meurtre et tout ce que vous trouverez. Je veux être au tribunal et qu'ils me regardent droit dans les yeux.

— Je m'en occupe, Riley. Et pour la proposition ?

— Acceptez. Les médias vont pourrir la vie des deux administrations.

— Très bien. La procédure va aller très vite, la police ne devrait pas tarder à arrêter les Spielman. Les accusations vont tomber, un juge sera vite nommé, c'est trop médiatisé et important. Préparez une déclaration pour les médias, nous pourrons la réviser ensemble, mais vous avez un très bon contact avec eux, tout en sincérité. Bonne soirée. »

Je pose mon téléphone et regarde Riley, son regard est sérieux, puis s'adoucit avant de me sourire.

« Lori doit se demander qui lui donne ces informations, mais elle doit être contente.

— C'est vrai. Tu veux lui envoyer un message pour l'informer en priorité de l'arrangement ou organiser une conférence de presse ?

— J'ai envie de faire ça avec elle, dans son émission. Je vais lui proposer. »

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