Faceless

Chapitre 19

Dans mon sous-sol, je regarde mon ordinateur, hésitant à l'allumer. Ça sent le piège grossier, une provocation pour me forcer à m'introduire sur des sites sécurisés et ainsi avoir un moyen de pression pour m'obliger à travailler pour eux. Je dois donc trouver un moyen de les contrer. Par contre, rien ne m'empêche de chercher Ari de mon côté et de discuter avec lui, si c'est bien lui.

Il faut juste que je me rafraîchisse la mémoire.

Rangeant mon vieil ami, je monte me coucher, passant par la chambre de Riley alors que je vois de la lumière dans la sienne.

« Tu ne dors pas ?

— Avec le décalage horaire, ce n'est pas pratique pour parler aux copines.

— Tu t'es plutôt bien entendu avec Jane.

— Elle est différente. Elle a deux facettes, la gameuse et un côté plus sérieux, mais elle ne le montre pas. Je l'aime bien. Demain soir, elle voudrait que l'on se voit.

— Si tu ne rentres pas trop tard et que tu ne forces pas.

— Ici.

— Ok », souriais-je.

« Maxwell est intéressant.

— J'ai remarqué. Tes questions l'ont surpris.

— J'apprends pour notre projet.

— Allez, il faut dormir, demain nous avons rendez-vous à la banque, tu pourras poser toutes tes questions. Surtout aucune décision hâtive, il faut penser à tout avant.

— J'ai mon carnet de questions. J'ai regardé mon compte en banque tout à l'heure, les montants sont toujours gelés et en transit. C'est effrayant d'avoir autant sur mon compte épargne, maman. Je pourrais tout arrêter et simplement profiter de la vie, voyager.

— C'est vrai. D'autres le feraient mais ce n'est pas toi. Tu culpabiliserais.

— Tu as raison, maman. Bonne nuit. »

Cette nuit n'est pas de tout repos, je dors très mal. L'accident de Carter, Riley, la NSA, Ahriman se mêlent. Tout est lié, rien n'est lié. Cet abruti de la NSA me fout sur les nerfs et j'ai bien l'intention de lui faire comprendre de me foutre la paix.

Je n'ai aucun mot à dire, j'écoute Riley discuter, poser ses questions, écouter les propositions du banquier. Nous avons été accueilli dans la banque comme si nous en étions les propriétaires, se faisant offrir des boissons, tous respectueux. Riley explique ses intentions, ses délais, ce qu'elle attend de la banque, si celle-ci peut l'aider, sinon elle se tournera vers une autre institution. Quasiment tout l'argent est placé sur un compte à intérêt, une somme conséquente est versée sur mon compte courant pour régler les factures et nous permettre de vivre. Riley se donne un an pour mettre sur pied son projet, dans un an la Fondation sera créée. La banque s'engage à nous assister, à nous offrir des avantages, des taux préférentiels et surtout des conseils financiers.

Profitant d'un petit restaurant, je me décide à contacter l'agent qui ne s'est jamais présenté.

« Ici Ram, passez-moi l'agent sans nom que j'ai rencontré hier à dix heures. Le deuxième bureau au fond à gauche. Si vous vous foutez de ma gueule, ça va très mal finir. Bien, merci. Allo ? J'ai bien réfléchi, vous pouvez vous passer de mes services. Et les propositions d'embauche sans discuter de la rémunération, ça manque de sérieux. Oh ne jouez pas la carte de la sécurité nationale, pas avec moi, sinon il y a longtemps que vous auriez arrêté des personnes que j'avais indexée il y a vingt ans, et qui sont toujours là, libre comme Ahriman. Cet appel est certainement enregistré alors je vais parler lentement et clairement pour que ce soit clair pour tout le monde. Ne venez pas me faire chier, ne venez pas me provoquer, ne vous approchez ni de moi ni de ma fille, c'est mon seul et unique avertissement, ce serait une monumentale erreur. »