Chapitre 24

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Je cours sur mon tapis, Riley est dans sa chambre avec Maddison, j'ai besoin de l'espace pour me défouler. Je suis en colère, et je préfère me calmer avant de me retrouver derrière mon clavier sinon je risque de faire une connerie. Je cours à fond, je me retiens de hurler, j'ai envie de frapper quelqu'un, de casser quelque chose. L'adrénaline ne cesse d'affluer dans mes veines. La colère me submerge complètement, la même que j'ai ressenti le 11-Septembre en voyant les avions que je n'ai pas pu pirater par manque de temps, par colère, parce que personne ne pouvais m'aider, qu'ils me regardaient tous faire, ne comprenant rien à ce que je faisais, parce que j'étais incapable d'expliquer ce que je faisais, car ça allait plus vite de le faire moi-même. Les paroles de Riley me reviennent alors que Jane l'avait emmenée à Ground zero, en disant que c'était important pour elle. Moi, je suis incapable d'y aller, car je le vis comme un échec. Je me croyais douée, mais j'ai prouvé que je ne l'étais pas. J'ai empêché trois autres avions de s'écraser, mais l'image des avions s'encastrant dans les tours jumelles m'a dévastée. Carter a fait tout ce qu'il pouvait pour apaiser ma colère, aussi il m'a fait l'amour tendrement et demandé en mariage, il m'a parlé de son envie d'avoir un enfant avec moi. Il m'a parlé de tout, sauf d'informatique, et il m'a à nouveau fait l'amour avec passion, me faisant accepter sa demande en mariage au petit déjeuner alors qu'il me fabriquait une bague avec un trombone, le temps d'aller en acheter une. Honnêtement, je voulais l'épouser dès mes douze ans, à la seconde où je l'ai rencontré. Carter m'a demandé en mariage, j'ai épousé William alors que je lui avais fourni une nouvelle identité en béton armé. Maddison me connaît depuis la moitié de sa vie, elle connaît mes coups de blues et ne dit rien, elle m'enlace simplement lorsque je sors de la douche.

« Ce que je vais dire n'est pas gentil pour Camila, mais tu sais l'affection que je te porte, tu as toujours été ma préférée des amies de Riley, tu as toujours été comme une sœur pour elle.

— J'ai toujours envié votre relation avec Riley. Si j'avais eu la même avec ma mère, je serais probablement encore en à Los Angeles. J'ai préféré partir à l'autre bout du pays.

— Ta mère t'aime, Maddy, c'est juste qu'elle ne sait pas comment l'exprimer.

— Je ne demande pas grand-chose, juste... ça, ce que vous m'avez toujours donné.

— J'étais là pour... ça, ma chérie, tu le sais. », souriais-je.

« Merci de m'accueillir.

— Tu restes aussi longtemps que tu le désires. Toute ta scolarité et même après. Tu as toujours su mes sentiments pour toi.

— Merci, Taylor » chuchote-t-elle en m'enlaçant plus fort.

Nous passons la soirée ensemble puis je les laisse, embrassant mes deux filles sur le front, comme lorsqu'elles étaient enfants. Maddison n'a jamais caché son affection pour moi, j'étais la mère qu'elle aurait voulu avoir, et j'en ai profité. Je voulais d'autres enfants, je n'ai jamais pu en avoir d'autres, puis j'ai perdu Carter mais j'ai rencontré Maddison. La petite fille que l'on a mise sur ma route.

Je ne garde qu'une veilleuse allumée, j'essaye de dormir mais mon cerveau ne me laisse aucun répit. Je ne vois que cette voiture où personne ne monte, puis qui déboite, tout feu éteint et fonce dans la voiture de Carter, reculer et tapant dedans une deuxième fois avant de disparaître. Demain je lirais le rapport, ce soir j'en étais incapable. Je ferais s'abattre une colère divine sur le ou les responsables, peu importe de qui il peut s'agir. Ce n'est pas un acte gratuit, quelqu'un étaient en planque, c'est un meurtre réfléchi et cela ne restera pas impuni. Mon ancien supérieur devra également en payer les conséquences. De m'avoir menti, d'avoir falsifié les rapports, cela va lui coûter cher, très cher. Il avait raison d'avoir peur de moi.

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