Chapitre 27

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C'est Maddison qui va ouvrir la porte, engueulant les agents qui sonnent à une heure indue, à croire qu'ils le font exprès.

« Ta mère est à la maison ? » demande un agent, gêné de se retrouver devant une jeune fille qui assume son corps et son âge.

« Maman ! Il y a des agents de... c'est quoi déjà ? » demande-t-elle en lisant la carte que l'agent lui présente à nouveau. « la NSA, et vous c'est quoi ? Pourquoi c'est plus long ? Homeland Security ? Sérieux, vous n'avez pas plus court comme les autres ? L'autre c'est Homeland Security ! J'ai jamais entendu parler de vous, c'est nouveau ? Vous faites quoi de plus que les autres, vous ? » Je me retiens d'éclater de rire, Riley mord son oreiller, les joues rouges. Maddison était bonne en théâtre et en improvisation, nous ne manquions aucun de ses spectacles, et aujourd'hui elle nous délivre une prestation de choix. Je me compose un visage grave en descendant.

« Merci, ma puce, ça va aller. Messieurs, que puis-je pour vous ? J'ai été débriefée hier, vous avez encore besoin de moi ?

— Oui, certaines données... sont complexes, pouvez-vous nous aider, Madame, s'il vous plaît ? »

Je constate qu'on les a briefé.

Jane ouvre la porte de chez elle, encore en pyjama.

« Taylor ? Que se passe-t-il ?

— Rentrez chez vous, Mademoiselle ! » demande un agent en s'avançant.

« Hey ! Vous ne parlez pas à ma belle-fille comme ça ! »

L'homme baisse les yeux en reculant.

« Pardon, Madame »

Jane en profite et passe dans mon dos, enlaçant Riley.

« Je croyais que votre fille c'était l'autre. »

Visiblement, il semble perdu.

« J'ai deux filles, mettez vos dossiers à jour, vous avez un sérieux problème administratif. Alors, vous allez répondre à une simple question, ma collaboration dépendra de votre réponse. Qui vous envoie ?

— Madame Jacobson, cheffe de cabinet du Secrétaire d'État.

— Il fallait le dire tout de suite. Je me prépare, attendez dehors et essayez de ne pas vous faire remarquer, et appelez la prochaine fois, je serais venu vous voir. Lorsque vous mettrez votre fichier à jour, inscrivez en majuscule de ne plus sonner à ma porte entre six et sept heures, la prochaine fois je tire sans sommation.

— Oui, Madame.

— C'est Madame Jacobson qui vous a demandé d'être poli ?

— Elle a mentionné que vous pourriez être caractérielle à cette heure-ci, en effet.

— Et pourtant vous êtes venu de bonne heure.

— C'est urgent.

— Et bien arrêtez de me retarder. Plus vous parlez, plus vous perdez du temps. C'est la voiture bleue ? Ok, je vous rejoins. »

Je referme la porte avant de monter l'escalier au pas de course.

« Maddy, tu mérites un Oscar !

— Tu étais génial, j'en pleurais de rire.

— Vous auriez vu leur tête ! Vivement les prochains, ils ne s'en remettront jamais. » rigole-t-elle en faisant la bise à Jane. « Tu vas bien ?

— Il y a de l'ambiance chez vous. Vous comptez agacer toutes les agences fédérales ?

— C'est à eux de ne pas venir si tôt le matin ! »

Je souris avant de reprendre le chemin de la salle de bain, me lavant et me préparant. Les filles se taisent à la seconde où je descends. Je réfléchis aussi vite que mon processeur organique le permet. Ce n'est pas mon anniversaire, ni celui de Riley, Jane ou Maddison. Il me faut quelques secondes pour me souvenir de la date d'anniversaire de Luke, ce n'est pas l'anniversaire de Carter, ni celui de son décès. Je cherche et je ne vois pas la raison pour laquelle elles font tant de mystère.

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