Faceless

Chapitre 31

Je regarde le contracteur qui a fait les travaux d'aménagement poser les caméras, installant le système dans mon bureau. Les employés me sourient alors que je fais le tour de l'aire de travail, les regardant répondre à des appels, des messages, remplissant des questionnaires, donnant des numéros de contact de personnes-ressources ayant manifesté leur intérêt à nous aider en s'impliquant. Pour le moment, notre travail est ici, New York et sa banlieue, mais de part son histoire, nous avons des appels de Los Angeles. Riley est connue dans les deux plus importantes villes du pays. Beaucoup appellent principalement pour profiter de la bourse d'études, n'ayant retenu que ça de la mission que s'est donnée la Fondation. Ceux-là sont poliment dirigés vers des ressources plus adaptées, tout en leur rappelant notre mission, que le message continue de se diffuser.

Une fois connectée au réseau, je contacte Jewel qui se verrouille sur notre système. Si Tucker ou n'importe qui de mal intentionné entre, il sera filmé par une multitude de caméras positionnées à différents angles de vue.

Un visage inquiet passe la porte et me salue avant de me suivre dans mon bureau, saluant les employés en passant. Je suis contente de voir qu'il est revenu.

« Alors ces vacances ?

— Agréable.

— C'est bien l'Oregon ?

— Calme et peu peuplé.

— Je te fais un topo. »

Une fois qu'il a fini de m'écouter, j'ouvre un tiroir de mon bureau avant de sortir une boite à biscuit.

« Et toi ?

— J'ai mon arme de service.

— Ok. Bon, je vais me poster près de la sortie de l'Université et attendre. Jane et Maddison ?

— Elles veillent l'une sur l'autre.

— Toi ?

— Je suis armée, il s'approche, je tire. Je suis en légitime défense au vu du passé de sa famille.

— À qui d'autre pourrait-il s'en prendre ?

— Ici ? Les parents de Jane, son image, la Fondation. La discréditer et qu'elle perde tout.

— Trouve-le et dégage-le.

— Il est invisible. Le seul moyen de le trouver c'est qu'il vienne à nous. Pour l'instant, c'est lui le maître du jeu.

— À nous de récupérer le ballon. »

Décembre change l'humeur de tout le monde.

Nous décorons le bureau, y installons un sapin, des guirlandes lumineuses. L'ambiance allège les cœurs, mais décembre c'est aussi la solitude de ceux qui sont enfermés et qui passeront les fêtes loin de leurs parents. Avec la pause des vacances, Riley et les filles sont tous les jours à la Fondation, travaillant comme les employés et même plus. Tucker appelle de temps en temps, du moins Riley pense que c'est lui, mais il ne reste que quelques secondes en ligne avant de raccrocher rendant sa géo-localisation impossible ni l'implantation d'un logiciel maison dans son téléphone.

Alors que Noël approche, nous faisons une vidéo que nous posterons sur nos différents réseaux sociaux, un bilan de notre premier mois avec des statistiques sur le nombre d'appels, de cas en cours, de l'avancement de certains dossiers. Le public est réactif. Nous sommes toutes penchées sur un écran pour lire les commentaires.

« Il y a quelqu'un pour vous, Madame la Directrice ».

Nous redressons toutes vivement la tête, la secrétaire s'effaçant devant une jeune femme qui retire son bonnet, gênée d'être le centre d'attention.