Chapitre 4

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Lorsque quelqu'un frappe à votre porte à six heures trente du matin, c'est rarement une bonne nouvelle. J'ai déjà eu mon lot de mauvaises nouvelles dans le passé. Je sais que ma fille est dans sa chambre, aussi soit ce sont des Témoins de Jéhovah tombés du lit et pressés de sauver mon âme en ce lundi matin, ou c'est une jeune scout motivée pour me vendre ses biscuits avant d'aller à l'école. Il est trop tôt pour conduire les enfants à l'école et ce n'est pas mon tour, à moins que Karen et Cindy soient malades. Tasse de café en main j'ouvre la porte, dans mon pyjama indiquant fièrement « Super maman », pour me retrouver en face de quatre policiers. Je trouve qu'ils s'y prennent de bonne heure et en groupe pour vendre des calendriers où faire de la prévention sur la vitesse dans le quartier. Je regarde dans la rue s'il y en a chez mes voisins, mais non, je suis la seule à attirer l'attention de mes voisins qui se préparent à partir au travail.

« Bonjour », dis-je poliment.

« Est-ce que Riley Hamilton est ici ?

— Et que voulez-vous à ma fille, officiers ? Quelle raison fait que vous débarquez à quatre à six heures et demie du matin chez moi ?

— Votre fille est-elle à la maison, Madame Hamilton ?

— Bien sûr qu'elle est ici, où voulez-vous qu'elle soit ? Riley ! », criais-je en me retournant. « Viens ici, s'il te plaît ! Bien, en attendant, si vous me disiez de quoi il retourne ? »

J'ai un mur en face de moi.

« Riley !

— Quoi ? » bougonne-t-elle en descendant l'escalier. « T'as vu l'heure ? J'ai encore une demi-heure de dodo.

— As-tu quelque chose à me dire ? », demandais-je en pointant les policiers à notre porte. « As-tu volé quelque chose ? Tu te drogues ?

— Mais non ! », dit-elle en s'approchant tout en tirant sur son t-shirt pour cacher son nombril.

« Riley Hamilton, vous êtes en état d'arrestation pour production et distribution de pornographie juvénile, ainsi que cambriolage.

— C'est quoi ces conneries, vous ne l'accusez pas d'avoir tué JFK pendant qu'on y est ?! », dis-je en m'interposant, lorsqu'un policier s'avance pour lui passer les menottes.

« Je peux vous arrêter pour obstruction, Madame, alors reculez ! », dit-il, hargneux.

« Vous allez l'emmener en pyjama et pieds nus ? Nous sommes en Corée du Nord ?

— Maman ! »

Riley me regarde, paniquée.

« Va t'habiller », dis-je en l'embrassant sur le front. « Je veux voir votre mandat. »

Je lis le document que l'on me tend avant de relever la tête.

« C'est une blague ?

— Je crains que non, Madame. »

Riley descend, complètement stressée, ne comprenant pas ce qu'il se passe.

« Je n'ai rien fait, Maman.

— Je sais, mon ange. Tu dois les accompagner sans résister, sinon cela va aggraver les choses. Je te suis et je vais te sortir de là. »

J'ai les larmes aux yeux en regardant ma fille assise à l'arrière d'une voiture de police, en pleurs. Tous les voisins nous observent, nous jugent, font des suppositions basées sur rien mais je m'en fiche complètement. Ma fille vient d'être arrêtée ! Je regarde les voitures s'éloigner et je rentre en courant pour me changer.

« Ce n'est pas le moment, Diane ! », dis-je en voyant une voisine s'approcher pour en savoir plus. Je monte dans ma voiture, une familiale, et part précipitamment pour le poste de Police. Malgré l'envie de m'y rendre rapidement, je respecte les limites de vitesse, la signalisation, ce n'est pas le moment que je me fasse arrêter moi aussi.

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