Faceless

Chapitre 21

Riley est bouche-bée, me regarde puis regarde la cheffe de cabinet avant de se lever brusquement en grimaçant sous la douleur, posant une main sur la table, l'autre sur sa plaie, vérifiant ses doigts au cas où.

« La NSA est au courant ? » demandais-je d'une voix froide.

« Oui. Votre ancien supérieur craignait que vous partiez dans une sorte de guerre personnelle et que vous mettiez le pays à genoux pour obtenir justice. Il avait peur de vous.

— Avec raison.

— Madame Hamilton, je suis sincèrement désolée de cette décision. Les rapports que j'ai lu, les gens à qui j'ai parlé depuis hier, cette nuit disent tous la même chose à votre sujet. Et puis j'ai vu une autre facette de vous dans le drame qui s'est déroulé à Los Angeles. Et je vois votre fille, là, près de moi, après avoir vu de nombreux reportages cette nuit et encore ce matin. Je crois qu'une très mauvaise décision a été prise il y a bientôt neuf ans. Je l'ai dit hier à votre ancien supérieur et il le reconnaît. Je suis venu en personne pour une simple raison, je voulais rencontrer Ram, celle qui a traqué et trouvé de nombreux cyber-terroristes, dont Ahriman. Celle qui effraye différentes agences fédérales. Celle qui a protégé nos institutions, le pays et surtout sauvée de nombreuses vies.

— De quoi parle-t-elle, maman ?

— Je t'expliquerais.

— Riley, ta maman est une héroïne de l'ombre. Son travail a empêché de nombreuses catastrophes et beaucoup lui doivent la vie. D'autres auraient pu être empêchées, mais le 11-Septembre aurait pu être bien pire sans le travail de ta maman.

— Maman ?

— C'était mon travail. Avons-nous une entente sur les points un et deux ?

— Oui. Je fais préparer un document d'amnistie pour Luke et, Riley, une poignée de main est un contrat, nous discuterons de ta Fondation ensemble, j'en parlerais à la Première Dame.

— Merci. N'oubliez pas la rémunération de maman. Pour quelle agence travaillera-t-elle ?

— Elle réintègre la NSA et ne répondra qu'à la Maison Blanche, je serais sa supérieure directe, cela vous convient ?

— Oui, je suis d'accord, maman. »

Je serre la main que Madame Jacobson me tend avant de la raccompagner à la porte.

« Il est un peu rustre, mais il n'est pas méchant », murmure-t-elle en regardant l'agent qui me fixe en me serrant à nouveau la main. « Vous êtes bien plus intimidante que lui, et c'est lui qui me l'a dit. Tenez, ma carte, mon numéro direct. Je vous fait parvenir tout ce qu'il vous faut, je prépare la grâce présidentielle et la fait signer aujourd'hui, je vous le promets. Vous m'accompagnez à mon véhicule ? Dites-moi, entre vous et moi, est-ce que vous êtes toujours au top ?

— Je ne sais pas, ça fait longtemps.

— Je trouve que vous avez été... molle... à Los Angeles, je m'attendais à plus de hargne. Une attaque radicale.

— Y a-t-il le moindre indice, la moindre trace informatique prouvant un piratage de ma part ?

— Absolument rien, nos meilleurs spécialistes n'ont rien trouvé.

— Tout comme cette nuit à Langley et à Fort George. J'ai pris mes précautions au cas où la CIA aurait tenté quelque chose contre Riley.

— Voilà ce que je voulais entendre. Me remettrez-vous ces données une fois la mission accomplie ?

— Absolument.

— Une mère prête à tout pour la sécurité et la santé de sa fille, voilà ce que j'ai vu dans vos yeux cette nuit. Madame Cobbs, dites à votre frère que sa cavale est terminée, vous avez mérité de vous revoir, votre fille mérite de le connaître. » dit-elle en montant dans sa voiture.