Chapitre 10

156 19 0
                                    

Je regarde Riley, allongée sur son lit d'hôpital. Les médecins l'ont placé dans un coma artificiel suite à son opération. Ils ont bon espoir que son cerveau ne soit pas touché, mais s'inquiètent de l'hématome qui n'a pas l'air de vouloir de résorber rapidement et qui fait pression. Sa jambe droite est surélevée, son tibia est fracturé en deux endroits. Selon les témoignages recueillis auprès des élèves, la voiture attendait depuis un moment pour ne déboiter qu'à la seconde où Riley traversait la route. Certains élèves ont filmé la scène. J'ai la plaque, le modèle et la couleur de la voiture. Je n'ai pas le temps de m'en occuper, je ne fais que des aller-retour à la maison pour me doucher et me changer. À part Camila et Maddison, j'ai demandé à ses autres amis de ne pas venir à l'hôpital pour le moment, mais c'est important pour ses amies les plus proches. Je reste assise sur ma chaise en plastique, lui lisant des livres pour qu'elle garde une connexion avec ma voix et trouve son chemin pour me revenir.

« Taylor ? Est-ce que je dérange ? », demande une voix devenue familière.

« Non, entre Lori. Ça lui fera plaisir de savoir que tu es venu la voir.

— Quelle merde ! », souffle la journaliste qui s'est prise d'affection pour Riley en s'asseyant une une chaise en plastique, posant sa main sur celle de Riley. « D'après mes sources, c'est intentionnel. La voiture a été déclarée volée le matin même. Je n'ai pas plus d'infos pour le moment. Que disent les médecins ?

— C'est une battante, mais il faut toujours qu'elle en fasse plus. Ils sont optimistes, il faut juste que cette saloperie d'hématome qui comprime son cerveau se résorbe.

— Je suis désolée. Juste quand elle commençait à respirer. Tu tiens le coup ?

— J'ai eu peur de la perdre, j'ai encore peur. Il ne faut pas se leurrer, c'était intentionnel, c'est forcément quelqu'un du centre de détention ou un policier.

— Un flic, tu vises quelque chose de dangereux là. Le centre de détention, cela ne m'étonnerait pas. Plusieurs sont sur les nerfs depuis deux jours. Un bug informatique a effacé des données de leur système de paye. Les payes de vacances ont disparues, les fonds de retraites remis à zéro, certains employés ont même simplement disparu du système. Donc ils ne recevront aucune paye. Le bug a effacé les données des serveurs de sauvegarde, aussi il n'y a rien à faire. Et comme ils sont passés à l'électronique pendant le COVID, il n'y a aucune archive papier.

— Ah bon ? En même temps, je ne vais pas faire semblant de ne pas me réjouir qu'ils soient dans la merde. C'est pour cela que je n'ai pas Facebook, je me méfie. Avant qu'elle ne soit arrêtée, j'ai failli m'ouvrir un compte, Riley m'a dit que c'était un truc pour les vieux, alors elle m'a suggéré insta, mais je n'ai pas compris l'intérêt.

— Je suis sur insta.

— Ah bon ? Je vais regarder ça alors.

— Je dois y aller, j'ai une piste sur la voiture.

— Sois prudente, ils ont voulu l'écraser. Ne te mets pas en danger, Lori.

— T'inquiète, je sors couverte », dit-elle en tapotant son sac. « Tiens-moi au courant et je repasse vous voir de toute façon.

— Merci, Lori. »

Je me demande si je peux aller chercher mon arme, l'autorisation a dû fonctionner, mon identité est en béton. Sinon, j'irais sur le marché noir.

« Oui, bonjour, Monsieur Davenport ? C'est Madame Hamilton, Taylor Hamilton. Vraiment ? Et le modèle que vous me conseillez est toujours disponible ? Ah, bien. Écoutez, je vais passer aujourd'hui pour finaliser la transaction. Merci. »

Voilà, mon Walter PPK m'attend, je vais pouvoir me prendre pour James Bond. Je vais aussi me fournir au marché noir pour une autre arme et des balles, beaucoup de balles.

FacelessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant