Chapitre 13

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Honnêtement, je retiens difficilement mes larmes en entrant dans la chambre de Riley, son regard est éteint, je ne l'ai jamais vue aussi déprimée, même aux funérailles du Carter elle avait encore une étincelle dans le regard, là, il n'y a rien.

« Bonjour, mon ange.

— Salut, maman.

— Comment te sens-tu ?

— Vaseuse, engourdie.

— Et ta jambe ?

— Je n'en sais rien, je n'arrive plus à bouger les deux. Mes bras sont engourdis, je n'arrive pas à bouger les doigts. »

Dans la seconde, elle se met à pleurer, imaginant le pire.

« Je suis paralysée, maman ! »

Je me précipite pour le serrer contre moi, elle est comme une poupée de chiffon et ne pas sentir ses bras m'enlacer ouvre les vannes du barrage. Je pleure, cherchant à faire une compétition avec Riley jusqu'à ce qu'une toux me force à tourner la tête.

« Ma fille est tétraplégique, vous avez aggravé son cas !

— La dernière fois que j'ai vérifié, Riley avait des réflexes musculaires normaux. Ce sont les effets de l'anesthésiant. Voyons voir. » dit-il en prenant un stylo de sa poche, le posant sur la plante des pieds de Riley.

« Je n'en suis pas sûre », dit-elle en fronçant les sourcils.

« Ne force pas à sentir le stylo, sens-le. Là ?

— Non.

— Ici ?

— Euh...

— Ici ? »

Riley secoue la tête.

« Laissons les effets se dissiper, je reviens d'ici une heure. Les scanners que nous avons réalisés après l'opération montrent clairement que nous avons dégagé les nerfs coincés sans dommage. Une partie de ta guérison est ici, Riley », dit-il en pointant sa tête. « À cause des effets de l'anesthésiant, tu penses que tu es paralysée, donc tu te bloques toi-même, mais tu vas bien, je t'assure. C'est psycho-somatique. Je repasse tout à l'heure.

— Merci, Docteur », dit-elle, en forçant pour bouger sa main, mais n'y arrivant pas.

J'essaye de la faire rire pour la détendre, j'ai essuyé son visage, je l'ai mouché, puis je l'ai câlinée avant de lui montrer les appartements que j'ai trouvés. Elle aussi trouve le style très différent et n'aime pas beaucoup.

« C'est beaucoup plus cher et beaucoup plus petit. Au cas où, il faut penser à un endroit sans escalier, maman, il faut être réaliste.

— Je sais, mon ange. Regarde ça, ce n'est pas trop mal, non ?

— Je suppose. Mais il faut aussi penser à après. Je ne vais pas rester vivre avec toi toute ma vie, je vais trouver un travail, avoir ma vie. Cette maison est trop grande pour une personne seule.

— Pas avant quelques années, Riley. Concentrons-nous sur maintenant, d'accord ? Tu veux bien habiter avec moi et ne pas me laisser seule à New York ?

— D'accord, » sourit-elle alors que je fais défiler des fiches puis les photographies à l'intérieur de celles-ci.

« J'aime bien celle-ci.

— Oui, elle a un petit quelque chose.

— Regarde ! Il y a un jardin avec de l'herbe ! ».

Je ne dis rien, me contentant de poser mon téléphone et de la serrer contre moi. Il lui faut quelques instant pour réaliser qu'elle m'entoure de ses bras.

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