15. CONTRÔLE.

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2022 — Symphony, Clean Bandit feat Zara Larsson

2022 — Symphony, Clean Bandit feat Zara Larsson

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ESMÉE

Mon casque sur les oreilles, mes pieds foulent le goudron de la rue qui mène jusqu'à l'immeuble où j'habite. La soirée est déjà bien entamée et j'ai attrapé le dernier métro avec beaucoup de chance, j'ai failli le rater. Je viens de finir ma journée de travail et je suis épuisée.

Malgré ma musique, j'entends des voix juste derrière moi. Je n'ose pas tourner la tête alors je baisse simplement ma musique. Une personne siffle une première fois, je presse légèrement le pas en resserrant mon tote bag contre ma poitrine, je n'ai pas envie que l'on me vole mon ordinateur, c'est mon outil de travail le plus précieux.

– Eh la p'tite brune là.

Je fais peut-être une erreur mais je regarde par-dessus mon épaule. Ils sont peut-être quatre ou cinq, avancent en groupe. L'un d'eux accélère le pas devant le reste du groupe, mon cœur tape une pointe douloureuse, j'ai peur. J'ai peur alors je commence à courir, du plus vite, du plus fort que je peux. Je sens mon casque glisser de mes oreilles à mon cou lors de ma course effrénée. J'entends tout, les pas derrière moi, les cris, les sifflements, mon cœur qui bat et mes sanglots.

Je me saisis de mon badge, je sais qu'il va falloir que je sois rapide, je n'ai pas le droit à l'erreur. Je fais peut-être une seconde erreur, peut-être que je devrais continuer de marcher pour les semer mais je n'ai plus aucune force dans le corps. Je passe une première fois le badge à l'entrée de l'immeuble mais la porte ne se déverrouille pas, je réessaie une seconde fois. Je pousse la porte de l'immeuble lorsqu'elle se déverrouille enfin et je la repousse la plus fortement possible avec mon épaule. Je me laisse glisser contre la porte, le corps tremblant, cette douleur qui assène mon épaule, mes sanglots ne se stoppent pas.

Ma respiration est difficile à reprendre, elle est rapide. J'ai l'impression d'étouffer et c'est la première fois que je ressens quelque chose comme ça. Je me positionne sur mes genoux et me défait de ma veste, toujours en pleurant, j'essaie de reprendre mon souffle. Les battements de mon cœur le font presque mal.

– Esmée ?

– Je- j'arrive pas-

Il s'approche de moi en dévalant le reste des marches. J'ai presque honte de me tenir comme ça devant lui, on se connaît pas assez pour qu'il me voit comme ça.

– Eh tranquille, assieds-toi. Je vais appeler Eloïse et ta cousine, elles sont à l'appart.

Je hoche doucement la tête et me laisse retomber le dos contre la porte, une grimace traverse mon visage à cause de mon épaule qui est toujours aussi douloureuse. Je regarde d'un œil Nicolas qui semble être au téléphone avec Eloïse, peut-être mais je ne l'entends pas. Je suis encore dans cette transe, mon corps ne semble pas vouloir s'apaiser malgré le fait que je sois en sécurité.

COMME UNE NUIT D'ÉTÉ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant