28. INFINI.

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2022 – Infinity, Jaymes Young

2022 – Infinity, Jaymes Young

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ESMÉE

    Il est très tard dans la nuit, c'est tout ce que je sais. Tout le monde est en train de dormir par ici mais il n'y a que moi qui est encore éveillée. Pour ne déranger personne qui dort dans la maison de mes parents, je suis sortie de ma chambre pour venir m'asseoir sur le bord de la piscine. Je réfléchis, peut-être un peu trop et c'est ce qui m'empêche de peut-être dormir, là maintenant.

Ces derniers temps, ma vie a pris un léger virage. Avec le début de mon alternance, mon retour dans le Sud puis ces quelques rencontres qui m'ont déjà permis, en quelques petits mois de changé ma vision sur beaucoup de sujets.

Je me suis fait briser le cœur avant de débuter ma première année d'études à Paris. Je ne voyais pas la morosité de ma vie et de mon quotidien là-bas avant de rentrer à la maison, cette année. C'est ce qui me mets le blues, je crois.

Ça fait déjà quelques semaines que je pense à mon retour dans la capitale et ça me rend juste triste, je ne suis pas heureuse d'être seule là-bas.

Parce que j'ai fait des rencontres. Parce que je vois les choses différemment. Parce que je me sens mieux ici que chez moi à Paris. Parce qu'une personne spécifiquement m'a appris que je n'avais pas besoin de culpabiliser, de me sentir mal pour quelque chose que je n'ai pas causé.

J'ai vingt-deux ans et j'ai réalisé trop tard que je me suis peut-être un peu trop interdite de vivre ma vie de jeune femme, de me casser la gueule si il le fallait, d'enlever ces barrières, ça c'était juste pour m'éviter d'être déçue et d'être à nouveau triste. Puis j'ai rencontré un mec, qui fait tous ses choix en mode random. Il vit. Il expérimente. Il essaie. Il est déterminé. Et il a quatre amis, avec le même état d'esprit. Et ils m'ont tous donné envie de faire la même chose de ma vie. D'abord, de lâcher prise puis de vivre, tout simplement.

Une larme s'échappe du coin de mon œil et roule sur ma joue mais celle-ci est loin d'être une larme de tristesse. Oh non, ça c'est terminé, c'est définitif.

Mes cuisses relevés contre ma poitrine, mes bras autour de ces dernières, mon menton repose contre mes genoux. Je mord doucement ma lèvre. Nous sommes en pleine nuit et mon envie actuelle de voir Sidjil est à son paroxysme. Bordel Esmée, d'accord tu disais il y a encore quelques secondes que tu avais décidé de reprendre ta vie de jeune femme en main mais sans blague...

Il est deux heures du matin.

Je lâche un petit rire et me relève de là où je suis. Je regagne la maison et referme la baie vitrée derrière moi. Je me faufile jusque dans ma chambre. J'enfile un simple sweat à capuche par-dessus mon débardeur et garde mon bas de pyjama. Je laisse ma paire de claquettes et enfile une paire de baskets. Je récupère mon sac à main et m'extirpe de ma chambre sans faire de bruit.

COMME UNE NUIT D'ÉTÉ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant