Chapitre 1 : Sang et obscurité

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Neuf ans plus tard

Une multitude de vaisseaux flottaient dans les airs, suivant les routes spatiales. La ville était à peine visible en contrebas, dissimulée sous un épais brouillard de pollution. Le coucher de soleil teintait le ciel de nuances roses et orangées, et Myosotis se sentait étrangement apaisée par ce spectacle. Les neo parisiens vaquaient à leurs occupations, et son devoir était de veiller sur eux.

‒ Regarde, murmura Cassius, son capitaine et mentor. C'est la ville que nous devons protéger.

Elle hocha doucement la tête, et un silence se fit entre eux. Petit à petit, les cieux couverts de gros nuages d'orages se parèrent de mille étoiles brillantes comme des lucioles. Elle demeura pensive en pensant à tous ces mondes qu'il restait à explorer.

Soudain, Cassius porta la main à son front. Il recevait une communication cérébrale. La jeune femme leva la tête vers lui et vit son visage se décomposer. Il raccrocha et se tourna brusquement vers elle :

‒ Une attaque terroriste a lieu contre l'Académie !

Myo se figea. L'Académie était tout pour elle, son joyau rare, son ancre dans un océan de crime et de pauvreté. C'était le symbole de sa nouvelle vie.

‒ On nous appelle en renfort !

Ils se précipitèrent jusqu'à la caserne et firent sonner l'alarme. Des soldats coururent en tous sens pour s'équiper et se rassemblèrent en formation. Myosotis les rejoignit au pas de course.

‒ Déploiement de l'Escadron Noir imminent ! Tous à vos postes ! Notre devoir est de défendre l'Académie Almas !

‒ A vos ordres, capitaine ! sécrièrent-ils à l'unisson.

Ils embarquèrent dans un vaisseau militaire. Le coeur de la jeune femme battait la chamade. Tandis que le cargo filait dans les airs, elle ferma les yeux et se prépara intérieurement au combat.

Un orage éclata et secoua l'embarcation. Elle saccrocha fermement à une poignée. Quelques minutes plus tard, le vaisseau se posa devant un grand bâtiment que Myosotis connaissais bien.

Dans l'obscurité et sous la pluie battante, elle parvint à distinguer les terroristes dissimulés derrière les grandes statues de l'entrée. Ils tiraient sur les gardes et soldats qui protégeaient l'entrée de l'école à l'aide de grands boucliers de revisium. Le capitaine courut sous un feu nourri et se cacha derrière un des bacs à fleurs qui jouxtait une allée. Tout en ripostant, il se rapprocha des portes de l'Académie. Elle le suivit.

‒ Où sont les élèves ? demanda Cassius aux gardes.

‒ Ils se sont réfugiés dans la tour est, répondit l'un d'eux.

‒ Est-ce que ce n'est pas bizarre qu'ils attaquent l'entrée au lieu de s'infiltrer dans l'Académie ? cria Myosotis pour couvrir le bruit assourdissant.

‒ Ils font sans doute une démonstration de force, nuança le capitaine. L'Académie est un symbole fort de la Singularity Industries, et l'attaquer, c'est s'en prendre à la méga corporation.

Elle fit la moue. Cela ne lui semblait pas logique. Derrière eux, un deuxième vaisseau se posa.

‒ Les Elémentaux sont là, fit-il remarquer. Lieutenant Conor, je veux que vous pilotiez le vôtre.

‒ Bien, mon capitaine ! fit-elle, même si elle rechignait à abandonner son mentor.

Elle était déjà trempée. La jeune femme secoua ses cheveux courts, coupés au carré, et un torrent de gouttes s'en échappa.

Devant elle, derrière un rideau de pluie, la soute du vaisseau s'ouvrit, révélant une dizaine de gigantesques robots humanoïdes. Leur carapace argentée et leurs tuyaux qui leur sortaient du cou les faisaient ressembler à des monstres de métal ou bien à d'immenses scaphandres.

Le brasier des étoiles [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant