Chapitre 18 : Dilemme et dernière chance

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Il fallait qu'il la sauve. Ce fut ce qu'il se dit en voyant Myosotis se débattre tant bien que mal avec ses assaillants.

Des feux croisés venaient des camps de la méga corporation, grossièrement déguisée, et des soldats de la Milice. Soudain, les compagnons de la jeune femme s'arrêtèrent, fixant le vide devant eux, comme s'ils recevaient une communication à travers leur puce cérébrale. Sans doute un de leurs supérieurs qui leur expliquait la situation.

Deux soldats, l'homme au crâne rasé et une femme à la peau brune levèrent leurs armes vers leur capitaine, mais un de leurs camarades les stoppa en plein élan.

‒ Kit, Venatrix, arrêtez ! Cest notre amie ! s'égosilla-t-il.

La dénommée Venatrix le repoussa.

‒ Tu as entendu comme moi le lieutenant Bold, lança-t-elle, exaspérée. C'est une traîtresse, il faut l'abattre.

‒ Je refuse !

‒ Très bien, mais comptes sur moi pour dénoncer ton insubordination au colonel.

Elle leva son fusil-requin et se mit à tirer. A côté d'elle, un jeune homme semblait hésiter, avant de se retourner contre son capitaine, presque à contrecœur.

Loxias courut vers Myosotis et l'attrapa par la main. Ils coururent à toutes jambes, poursuivis par les sbires de la méga corporation.

Soudain, un char de défilé peint de couleurs vives et décoré de guirlandes fonça dans le groupe de motards, les faisant s'envoler dans plusieurs directions. Au volant, Lychnis leur fit signe de partir.

‒ Non ! Arrête ça ! hurla Loxias, à bout de forces. Ils vont te tuer !

‒ Dégage, tant qu'il en est encore temps ! s'époumona le jeune homme. Prends-la avec toi !

‒ Je reviendrais te sauver, je te le promets ! cria-t-il en réponse.

Sans attendre, Myosotis le tira vers le vaisseau. Une fois à l'intérieur, elle prit les commandes.

Le cargo s'éleva dans les airs sous un feu nourri. Le chant des balles qui ricochaient sur la carlingue résonnait dans leurs oreilles.

Loxias cligna des yeux, persuadé qu'ils allaient s'écraser. C'était la seconde fois qu'il montait à bord d'un vaisseau et cela le terrorisait tout autant. Pourtant, Myosotis contrôlait parfaitement le cargo.

A travers le hublot, il pouvait voir Neo Paris, illuminée par des néons, des hologrammes et des publicités tapageuses, défiler sous ses pieds. Les habitants ignoraient tout de la tragédie qui se jouait au-dessus de leurs têtes.

La jeune femme déclencha le pilotage automatique et s'éloigna du poste de commande. Elle ouvrit une trappe au plafond et en tira deux paquets. Sans le regarder, elle en jeta un à son ami.

‒ Mets ça ! s'écria-t-elle.

‒ Qu'est-ce que...

Il déballa le paquetage. Il s'agissait d'un parachute de sécurité.

‒ Non, Myo... On ne va pas sauter... On va se tuer...

‒ Tu vois une autre solution ? lui dit-elle d'un ton cassant. Ils sont à nos trousses !

Loxias soupira. Myosotis se retourna.

‒ Tu ne trouves pas ça poétique de mourir ensemble ?

‒ Tu n'as pas changé, Myo, marmonna-t-il, complètement épuisé.

Il enfila le parachute. Quelques instants plus tard, examinant une carte qui s'affichait sur son écran, la jeune femme s'exclama :

‒ Nous y voilà ! Le paradis des gueux, autrement dit la décharge dAscian, est en dessous de nous ! Chez toi, en somme.

Le brasier des étoiles [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant