11. Recommencez

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Trésor, je suis déjà en costume et, assis derrière un petit bureau je pense à toi.

Forcément puisque, dans 30 minutes, je vais te dire "oui".

Je relis une dernière fois mes voeux en souriant.

Certains aiment retracer le cours de leur histoire durant leur discours. La nôtre est peut-être un peu trop cahotique pour les cœurs romantiques et un peu trop immorale pour ta famille.

Alors j'ai décidé de parler de notre premier baiser. Est-ce que tu t'en souviens ? C'était il y a cinq ans et moi, je m'en rappelle comme si c'était hier.

******

Depuis que M. Styles a tiré sur les deux côtés de l'écharpe, je ne suis plus un être d'os, de muscles, de chair et de neurones.

Je suis une guimauve, les bras ballants, bougeant selon la façon dont il le souhaite. Je me suis totalement abandonné à lui. Je plane.

L'autre jour, il disait : "s'ils veulent approcher, ils approcheront".

Ce soir, lui me fait découvrir autre chose encore.

On pourrait l'intituler : "S'il veut que tu approches, il viendra te chercher et t'attirera jusqu'à lui".

Il me fait approcher et sa bouche est subitement juste là, tout tout près.

Nos lèvres entrent en contact. Tout est tellement silencieux autour de nous. On entend à peine le bruit des flocons qui tombent dans un bruit molletonné.

Mon cœur cesse de battre mais il n'a pas le temps d'exploser.

Parce que M. Styles ne nous fait faire qu'un petit smack. Un tout petit bisou presque de rien du tout.

Puis il me repousse tout tout doucement pour me faire reculer un peu.

Je le regarde, mi-dingue mi-frustré. Le bouclé met un petit temps pour rouvrir les yeux.

Il remonte ses mains plus haut sur l'écharpe, plus près de mon cou. Ses deux iris verts sont rivés sur ma bouche et je crois mourir de désir de le voir me regarder comme ça.

Il inspire, referme les yeux, et dans la seconde qui suit, il tire à nouveau sur le tissu pour me ramener jusqu'à lui.

Cette fois, il tient l'écharpe si haut et si fermement qu'il me garde avec force contre ses lèvres froides tandis qu'il approfondit ce baiser.

Il soupire tout en m'embrassant. Je sais très bien ce que ça veut dire.

Un truc du genre "Putain de merde t'aurais pas dû craquer, mais bordel ce que c'est bon".

Je devine ses sourcils froncés, je sens son cas de conscience. Le trouble qui est le sien. La douleur dans la douceur.

Et ça m'empêche d'être moi-même.

Quand il emprisonne ma lèvre du bas entre les siennes dans un baiser doux mais appuyé, une colonie de papillons s'envole dans mon bide.

Puis il embrasse aussi tendrement celle du haut. Son bout du nez tout froid trouve sa place contre le mien et, cette fois, mon cœur reprend sa course folle.

Il bat la chamade. Juste pour toi et tes douces lèvres qui s'occupent des miennes tandis qu'il neige sur nos têtes.

M. Styles recentre son baiser et je sens maintenant la pointe de sa langue débuter timidement sa douce exploration, caressant mes lèvres. C'est si délicat que ça me chatouille.

Hôtel BarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant