28. Trop tard ou trop tôt

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Vendredi 19 avril

8 heures.

- Arrrgh doucement, tu vas me faire tomber Weas !

Je remonte le couloir qui va de la salle de bain à la cuisine en essayant de ne pas me casser la gueule à cause de ce stupide chat glouton.

- Oui, c'est bon, j'ai compris, t'as la dalle. Un vrai chaffamé ! je me marre en lui servant finalement sa dose quotidienne de croquettes.

Le vendredi, j'en mets un peu plus que d'habitude puisque je vais dormir à l'hôtel et ne repasser chez moi que demain.

Je me sers en vitesse un café et zyeute dans le placard à la recherche de quelque chose à grignoter. C'est en repoussant un sachet de pâtes pour atteindre le paquet de cookies que je trouve un petit post-it avec écrit : "CI".

Je l'arrache en souriant et le pose sur la table de ma cuisine avec tous les autres trouvés depuis quelques jours. Le week-end dernier, Harry était ici même, dans mon appartement. Et avant de prendre son avion, dimanche matin, il a caché des post-it un peu partout dans l'appart.

Je dois en trouver 12, censés former une phrase à la fin. J'en ai déjà onze.

D'-RE-TRE-NS-VI-ET-E-EN-DA-MA et donc ce CI.

Il ne m'en manque plus qu'un. Je pourrai déjà essayer de deviner ce qu'a bien voulu dire mon Chic type mais je refuse de le faire avant que ça ne soit complet. J'adore ce jeu. J'ai l'impression qu'il est encore un peu avec moi entre ces murs.

On est resté enfermés à double tour du samedi au lendemain matin. Des heures entières de discussion, de rires et de câlins, durant lesquelles il a été merveilleux. Tellement à l'écoute, de ce que je disais mais aussi, dans les moments plus intimes, de mon corps et de mon plaisir.

Je serais bien incapable de dire combien de fois il m'a fait atteindre le Nirvana. Je sais juste que plus il faisait ça, plus mon corps allait naturellement vers le sien, cherchant à se faire électriser. Toujours plus. Si bien qu'on est resté collés l'un à l'autre pendant tout ce temps.

Il me suffit de fermer les yeux pour me rappeler l'un de ces moments. C'était déjà le matin. Il devait être 7 heures et il allait bientôt partir. Couché au-dessus de moi, le drap nous recouvrant, ses doigts effleuraient mes lèvres pendant qu'il me faisait l'amour tout doucement.

Il avait ce regard tendre mais plus grave qu'à l'accoutumée. Ses yeux allaient des miens à ma bouche, de mes lèvres à mes joues, de mes joues à ma mâchoire. À aucun moment, il n'a fermé les yeux ou enfoui son visage dans mon cou. Il est juste resté comme ça, à me regarder jusqu'à ce que je jouisse, comme s'il voulait emporter avec lui ce souvenir et le graver derrière ses paupières.

Les doigts sur ma bouche, je sursaute quand Weasley miaule et me sort de mes pensées. Je regarde l'heure inscrite sur le four et manque de recracher mon café.

Merde, je vais finir par être à la bourre ! Une dernière rapide caresse au chat et je me presse d'y aller.

- À demain Weasmoche !

******

9 heures.

Quand j'arrive au bureau, un petit attroupement s'est formé autour du bureau de Max, mon collègue.

- Louis, viens lire l'article, il est sorti ce matin ! me lance Johanna.

- J'arrive, je vais d'abord me chercher un café !

Deux minutes plus tard, je me faufile jusqu'au bureau où le journal est posé, ouvert en deux sur l'article.

- T'es une star, me dit ma collègue car la journaliste a choisi une photo où l'on me voit, moi, travailler.

Hôtel BarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant