26. Ange

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Vendredi 15 mars.

- Louiiiiiis !

Je fronce les sourcils d'un air amusé en m'approchant de mon comptoir.

- M. Denote... M. Styles...

- Louiiiis ! répète le musicien. On était justement en train de parler de vous.

Les deux hommes ont l'œil qui pétille. Il est 18 heures, j'attaque mon service et, visiblement, les compères sont accoudés là depuis un petit moment.

- Ah bon et qu'est-ce que vous disiez sur moi ?

- Que du bien Louis ! lâche Harry un peu trop précipitamment.

- Oui, que du bien ! confirme le musicien amateur. Harry me disait qu'il avait vu votre book et que vous étiez vraiment très talentueux !

Je regarde le bouclé qui me sourit comme un idiot.

- Merci, M. Styles ! je réponds comme si je lui avais montré mes dessins dans un cadre formel et pas parce qu'on est intime lui et moi.

- Mais je vous en prie...

Je m'accoude au bar et me penche un peu en avant.

- Voyons voir ce que nous avons là... je lance en regardant le contenu de leurs verres. De la poire ? je demande et ils opinent du chef tandis que l'odeur très forte de la gnôle parvient à mes narines.

- À cette heure-ci ? Mais il est à peine 18 heures !

Je sais qu'on ne doit pas juger ce que consomment les clients mais quand même, le client en question, c'est mon Chic type. Et cela m'étonne qu'il tourne déjà au digestif...

- En fait, ce n'est pas qu'on en boit "déjà", c'est qu'on en boit "encore", me fait remarquer le bouclé en levant un index dans les airs et en fermant ses beaux yeux verts.

C'est à ce moment là que je m'aperçois qu'il est, en fait, bien déchiré. Son petit pote continue.

- Oui ! Figurez-vous qu'on s'est croisé ce midi dans le hall, m'explique M. Denote. On allait déjeuner chacun dans son coin. Du coup, on a décidé de manger un morceau ensemble et bon ben, une discussion en entraînant une autre, nous voilà ici !

- Vous avez mangé où ? Ici ? je demande, étonné.

- Oui, au restaurant de l'hôtel, sourit le musicien.

- Sérieux ? Donc vous êtes en train de me dire que vous n'avez pas vu la lumière du jour depuis ce midi et que vous n'avez fait que boire et manger ?

Harry hoche la tête pour acquiescer et une de ses bouclettes retombe paresseusement sur son front.
J'éclate de rire devant leurs tronches.

- Eh ben c'est du joli ! je rigole en jetant le torchon sur mon épaule. C'est pas avec vous que je me ferai un gros pourboire ce soir ! je plaisante.

- Pourquoi ? me demandent-ils.

- Parce que vu votre état, je sens que vous allez vous coucher tôt et ne pas consommer grand chose ! je souris.

- Je ne sais pas ce qui en est pour mon camarade, mais moi, c'est bien mal me connaître, M. Tomlinson ! rétorque Harry.

Oh trésor...

Je le regarde en faisant la moue et le bouclé ne se rend d'abord pas compte de sa bêtise.

- Oh, c'est votre nom de famille, Louis ? demande M. Denote et le visage de l'architecte disparaît sous ses mains parce que, maintenant, il réalise.

Hôtel BarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant