33. Le temps des feuilles mortes

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AOÛT.

L'appartement est plongé dans le silence le plus complet quand je rentre après un service éreintant. Harry doit déjà dormir et même Weasley ne daigne pas se lever pour m'accueillir.

Je souris en découvrant, sur la table, une assiette de pâtes. Je me dépêche de la dévorer debout dans la cuisine pour vite rejoindre mon archisexe. Je n'ai qu'à suivre la petite lumière que diffuse la lampe de chevée qu'Harry a laissé allumée.

Je le découvre endormi sur le ventre, mon oreiller serré contre sa poitrine. Ses cheveux commencent à être un peu plus longs que d'habitude. Je sais que son mari le tanne pour qu'il prenne rendez-vous chez son coiffeur, normalement, il aurait dû y aller à son retour de vacances mais il a d'abord eu la flemme. Puis je lui ai demandé de ne pas les couper, en lui disant qu'il était trop beau comme ça et que ses bouclettes m'inspiraient.

C'était au départ une phrase lancée juste comme ça. Un "oh non, moi je les aime bien tes boucles !". Et maintenant, c'est devenu ma petite victoire personnelle : tant qu'Harry laisse pousser ses cheveux, je gagne sur son mari.

Mes doigts glissent dans son épaisse chevelure puis je caresse sa tempe et sa joue. Il tient à ce que je le réveille quand je suis là.

Il y a trois semaines, il s'est réveillé en sursaut en pensant que je n'étais pas rentré. Il est arrivé comme une furie dans le séjour, en train de se rhabiller pour aller voir au bar ce qu'il se passait. Il m'a finalement trouvé au salon en train de dessiner.

La tête qu'il a fait... Il a vraiment eu peur et je me suis excusé en me lovant contre lui.

Alors maintenant, c'est le deal : quand je rentre, je lui murmure que je suis là. Et si je ne me couche pas tout de suite parce que l'adrénaline du service est encore forte, c'est dans le lit que je dessine pendant qu'il se rendort en se blotissant contre moi.

Je caresse son visage mais Harry semble tendu, comme s'il se faisait du souci même au beau milieu de sa nuit. Quand il sent mon geste, il sursaute légèrement et entrouvre les yeux. Ses traits s'adoucissent instantanément.

- Ça va ? il marmonne encore tout endormi, ses paupières se refermant déjà.

- Mmmm, merci pour le repas. Rendors-toi.

Je dis ça et, pourtant, une fois que j'éteins et que je me glisse à ses côtés, je commence à caresser son dos, la chute de ses reins, le dessus de ses fesses, en déposant sur son épaule et dans son cou, une nuée de petits bisous.

Il me laisse faire, chaque geste le réveillant un peu plus, jusqu'à ce qu'il ait assez de force pour se redresser, se coucher sur moi et me faire l'amour en silence.

Le lendemain matin, on est un peu plus bruyants tandis que je suis installé à califourchon sur son bassin.

- Tu m'as manqué hier soir, il murmure et sa main glisse le long de mon ventre.

- Toi aussi... À un moment j'ai cru que tu étais assis au piano mais c'était pas toi !

- Humpf ? il s'étonne et son petit air jaloux et renfrogné me fait sourire.

- Ouais y'avait un type qui te ressemblait de dos ! Mais de face, pas du tout ! T'es mieux que lui.

Harry s'assied en me laissant sur ses genoux.

- Je m'en fous d'être mieux que lui. Je veux que TOI, tu me trouves mieux que lui.

Mes mains caressent son visage et ses yeux se ferment quelques instants sous mon passage.

Hôtel BarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant