19. Vendredi 🍋

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Peut-être que je suis mort et arrivé au paradis. Ce n'est pas possible autrement.

Comment on peut ressentir autant de plaisir sans que l'acte n'ait vraiment commencé ?

Mes yeux sont rivés sur ses boucles brunes qui bougent au rythme des assauts de sa langue sur ma peau et je profite de la sensation exquise de ses caresses humides.

Elle passe et repasse encore et je commence déjà à me tortiller, réagissant au moindre de ses gestes qui relèvent de l'intime.

On a laissé la lampe de chevet éclairée et l'abat-jour couleur beige diffuse une lumière douce et dorée dans la chambre, me permettant de le regarder faire.

Mes mains se sont accrochées à la couette sur laquelle je suis allongé et je prends, je prends tout ce qu'Harry veut bien me donner.

Et bon sang ce qu'il est généreux.

Il prend son temps. Il s'applique. Il veut bien faire mais je crois bien qu'il savoure lui-même tout ce qu'il me fait.

- Mmm... soupire-t-il avant de s'arrêter pour respirer.

Mon archisexe laisse des petits bisous à l'intérieur de mes cuisses tout en murmurant :

- Bon sang, j'en avais tellement envie, tellement...

Ses paroles me font vriller. Je ploie sous le plaisir et ferme les yeux pour mieux intégrer tout cela : ses gestes, ses mots, la douceur qui est la sienne et son plaisir aussi.

Car chic type prend son pied et j'ai du mal à réaliser que c'est pour moi qu'il soupire de contentement, ravi de me goûter. De me savourer comme il m'a demandé la permission de le faire quand je suis arrivé dans la chambre.

Aussi lentement que tout le reste, il entre maintenant deux doigts en moi. Quand il fait ça, il relève la tête et ses yeux cherchent ma réaction. Je vois ces deux fascinantes émeraudes briller entre les boucles folles qui pendent sur son front.

L'air concentré, il scrute la moindre expression de mon visage, guettant mon plaisir au détour d'un sourire, d'une bouche qui s'entrouvre ou d'une lèvre que je mordille.

En fonction, il s'ajuste, s'enfonce un peu plus dans la chaleur de mon corps, s'y engouffre avec plus ou moins de force, et tape avec plus ou moins de fougue entre mes cuisses ouvertes juste pour lui.

Ma tête bascule en arrière et je ferme les yeux d'extase.

Bordel, je ne sais pas s'il est marié à un homme ou une femme mais ce qui est sûr, c'est qu'il a déjà connu d'autres hommes avant moi.

Peut-être ne suis-je pas le premier qu'il voit de manière clandestine. Ça ne me dérange pas, je n'ai pas la prétention de croire que je suis unique et que j'ai chamboulé sa vie.

Mais maintenant que ses doigts sont en moi, je me surprends à vouloir être le dernier.

J'espère qu'il ne voit pas, le lundi ou le mercredi, un autre serveur, dans un autre hôtel, qui serre d'autres draps entre ses doigts, succombant au même plaisir.

J'aimerais que ses yeux verts ne guettent que mes soupirs.

J'halète quand je ne le sens plus. Je rouvre les yeux et le vois se redresser en direction de la table de chevet. Il récupère le tube de lubrifiant posé là et l'approche de nous.

Puis un petit tintement métallique se fait entendre. Il vient de retirer son alliance.

Pourquoi je panique qu'il soit le M. Styles d'un autre serveur quand il est, de toute façon, le M. Styles d'un M. ou d'une Mme Styles ?

Hôtel BarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant