Jasper relut une dernière fois la liste fournie par Juan avant de fourrer le papier dans sa poche et de frapper à la porte. L'homme qui lui ouvrit recula de trois pas en le voyant. Jasper retint un peu ses phéromones. Il n'avait pas prévu d'avoir l'air si menaçant.
— J... Jasper. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
— Salut, Marc. Je viens chercher des affaires pour Juan, il va rester quelques jours à la maison. N'essaie pas de le voir pendant ce temps, s'il te plait.
— Mais... Il faut que... qu'on en parle.
— La dernière fois que vous en avez parlé, tu as menacé de le lier sans consentement et de le forcer à avorter. Je ne pense pas que tu aies envie de « parler » pour le moment. Peut-être que réfléchir un peu avant serait une bonne idée.
Marc regarda le sol, gêné, et s'écarta pour laisser Jasper entrer.
— Je... j'étais en colère. Je ne voulais pas... Bordel Jasper il m'a fait un enfant dans le dos, j'ai quand même le droit d'être un peu fâché non ? Quel Alpha ne le serait pas ?
— Un qui aurait deux sous de conscience, à vrai dire. Mais je n'ai pas envie d'entrer dans ce débat avec toi. Juan est mon ami depuis vingt ans, je le soutiendrais quoi qu'il fasse. Toi je t'aime bien parce qu'il est amoureux de toi, mais c'est tout. Et franchement ton comportement ces dernières heures ne plaide vraiment pas en ta faveur alors sois gentil, ne cherche pas à discuter de ça avec moi. Son corps, son choix. Point.
— Oui, dit comme ça...
Jasper lui tapota l'épaule en passant, pas vraiment compatissant puisque son ami avait été blessé, mais peu désireux de prendre le risque d'envenimer la situation dans le couple pour le moment. Il ressortit donc sa liste et à l'aide de Marc il réunit les affaires de Juan dans un sac de voyage léger.
***
— Mais je sais pas putaaaain !
Markus passa la tête par-dessus le sofa, regardant ce que trafiquait Juan pendant qu'il faisait chauffer l'eau pour leurs thés. Manifestement, ce dernier entretenait une conversation très sérieuse avec Yaël, deux mois.
— Il t'a posé une question compliquée ?
Juan sourit pitoyablement à son ami et saisit le mug de chai qu'il lui tendait.
— Je peux pas choisir, Markus. Ça fait trois jours que je me torture. Si j'avorte, je tue mon unique chance d'avoir un enfant à moi un jour. Et un bébé, accessoirement. Mais si je le fais pas, je deviens père célibataire et on va pas se mentir, en dessous de 14 ans je sais pas du tout gérer un gamin. J'y arriverais jamais !
— Tu mélanges tout, Juanito.
— Tu trouves ?
Markus posa son thé sur la table basse et s'assit au sol près de son ami, en récupérant au passage le nourrisson qui commençait à râler sur son tapis d'éveil. Il défit sa chemise et le guida jusqu'à son sein avant de se tourner vers Juan, qui les regardait.
— Ca, par exemple, je saurais jamais faire. Je vais hurler de douleur à chaque fois, je parie.
— Juan. Tu as les tétons percés. Tu ne crains pas une bouche de bébé si tu peux laisser une aiguille te transpercer.
— Mais j'ai détesté ça !
— Pourquoi tu l'as fait alors ?
— Marc m'a mis au défi, il disait que jamais un Oméga ne pourrait supporter la douleur.
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Révolution
RomanceUne révolution, c'est un bouleversement, un changement. Une révolution, c'est aussi un tour complet sur soi même. Le tour que la Terre fait autour du soleil. Une révolution, c'est aussi ce que vit Juan, Oméga récessif, considéré comme stérile, 35...